Justice : le "dentiste de l'horreur" condamné à 8 ans de prison
Le Néerlandais Mark Van Nierop, surnommé le "dentiste de l'horreur" pour avoir mutilé des dizaines de patients dans la Nièvre, a été condamné mardi à huit ans de prison par le tribunal correctionnel de Nevers. Le tribunal a ordonné son maintien en détention et a assorti la peine d'une interdiction d'exercer définitive et de plusieurs amendes d'un montant total de 10.500 euros.
Lors du procès en mars, la procureure Lucile Jaillon-Bru avait requis huit ans de prison en dénonçant le "désastre sanitaire" causé par cet homme de 51 ans, auteur de "violences dont le but ultime était d'obtenir des remboursements" toujours plus importants de l'assurance maladie.
Sur une centaine de victimes déclarées, la procureure avait retenu des mutilations pour 53 d'entre elles, demandant une requalification des faits pour 20 autres, notamment en "violences avec préméditation", et trois relaxes. Au final, le prévenu a été relaxé des faits de violences sur six victimes et de certains faits d'escroquerie, le tribunal ayant aussi requalifié les faits pour deux victimes.
Très attendue par la centaine de parties civiles, l'audience, initialement prévue sur dix jours, n'avait finalement duré que la moitié, le prévenu au visage bouffi restant quasiment mutique dans le box et se bornant à répondre à la plupart des questions par un laconique "pas de commentaire".
Le tribunal a statué sur une partie seulement des préjudices et renvoyé pour le reste à une audience, prévue le 16 juin, "pour statuer sur les préjudices patrimoniaux".
En 2008, c'est au un homme avenant, à la carrure de rugbyman et qui menait grand train, que les habitants de Château-Chinon (Nièvre) avaient vu débarquer. Dans ce désert médical notoire, l'arrivée du dentiste, recruté par un chasseur de têtes, était une aubaine.
Mais dès 2011, les plaintes de patients commencent à s'accumuler. Ils dénoncent notamment "des dents saines dévitalisées", des soins douloureux et mal réalisés, ainsi que des surfacturations et diverses malversations. Sous l'impulsion d'une victime, un collectif est créé, qui recensera jusqu'à 120 cas. Inquiété par la justice en 2013, Mark Van Nierop prend la fuite au Canada. Il y sera interpellé en septembre 2014 alors qu'il tentait de mettre fin à ses jours, avant d'être remis à la justice néerlandaise puis française.
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