Justice : Nicolas Moreau, l'ancien marin-pêcheur devenu djihadiste, fixé sur son sort lundi

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La rédaction de FranceSoir.fr avec AFP
Publié le 01 janvier 2017 - 17:41
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"Si vous me mettez une lourde peine, cela va être plus dur de me réinsérer. Je reprendrai les armes" a promis Nicolas Moreau.
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Lundi 2 janvier, le tribunal correctionnel de Paris rendra son jugement sur Nicolas Moreau, un djihadiste à la trajectoire peu commune. Né en Corée du Sud, adopté en France, ayant exercé la profession de marin-pêcheur, puis parti en Syrie (où il ouvrira un restaurant), il dénonce aujourd'hui le sectarisme de Daech, mais sans renoncer à tous ses engagements. Il risque dix ans de prison.

Ancien marin-pêcheur, délinquant multirécidiviste parti combattre pour l'Etat islamique en Syrie et en Irak, éphémère restaurateur à Raqqa, Nicolas Moreau, 32 ans, saura lundi s'il reste en prison, après 18 mois de détention provisoire.

Dix ans ont été requis contre lui le 14 décembre, devant le tribunal correctionnel de Paris, qui le jugeait pour association de malfaiteurs en relation avec une entreprise terroriste.

Il a assuré lors de l'audience avoir rompu avec les djihadistes de l'Etat islamique, "une secte", mais n'avoir fait que son "devoir de musulman" et jamais "porté préjudice à la France" en partant combattre en Syrie et en Irak, entre janvier 2014 et juin 2016, date à laquelle il a été écroué en France après son arrestation en Turquie.

Né en Corée du Sud, adopté à quatre ans par une famille française, Nicolas Moreau a sombré dans la délinquance après le divorce de ses parents adoptifs, se convertissant à l'islam en prison, où il passe cinq années, notamment pour des vols avec violences.

Une trajectoire similaire à celle de son frère, Flavien Moreau, son cadet de deux ans, lui aussi d'origine coréenne, qui a été le premier djihadiste français jugé à son retour de Syrie et a été condamné en novembre 2014 à sept ans de prison. Mais si Flavien ne passe que quelques semaines dans la zone syro-irakienne, Nicolas, lui, va y rester près d'un an et demi, combattant en Syrie et en Irak, ouvrant même pendant trois mois à l'été 2014 un restaurant à Raqqa avec le "butin de guerre" amassé.

"J'ai pris conscience des excès de Daech (acronyme arabe de l'EI, NDLR). Ils font du bourrage de crâne, ils torturent les prisonniers. Ils font la misère même aux musulmans", a affirmé Nicolas Moreau, qui met en avant les "renseignements de premier ordre" qu'il aurait fournis à la justice française, qui lui vaudraient d'être menacé dans la prison de Fleury-Mérogis.

Mettant en avant sa volonté de se marier et de se ranger, il n'a pas hésité à prévenir ses juges: "Si vous me mettez une lourde peine, cela va être plus dur de me réinsérer. Je reprendrai les armes".

Pour le procureur, qui a requis dix ans de prison, avec une période de sûreté des deux tiers, Nicolas Moreau représente "une dangerosité sociale extrême", car "il reviendrait à son engagement jihadiste" s'il était libéré.

 

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