Justice : une femme avoue avoir commandité le meurtre son mari qui voulait divorcer
D'un "oui" prononcé sur un ton fataliste en haussant les épaules, Roseline Painchault, 62 ans, a avoué avoir commandité l'exécution de Christophe Lejard, qui venait d'engager une procédure de divorce après 30 ans de vie commune.
Accusé d'avoir joué un rôle d'intermédiaire entre sa mère et le tueur, le fils d'un premier mariage de Roseline Painchault, Arnaud Privat, 39 ans, a dit assumer "une partie des faits". Son ami Christopher Munsch a de son côté clairement confirmé être l'auteur du coup de feu, un meurtre pour lequel il avait touché 15.000 euros.
Roseline Painchault, une infirmière à la retraite, est décrite par l'accusation comme intéressée par-dessus tout par l'argent. La veille du meurtre, elle avait fait sur internet des recherches sur l'assurance décès après avoir déjà vidé le PEL du couple à l'annonce du divorce engagé par Christophe Lejard, qui entretenait depuis l'été 2010 une relation extraconjugale. S'ouvrant de ses déboires conjugaux auprès de son fils Arnaud, Roseline Painchault n'avait eu de cesse de le harceler pour "trouver quelqu'un", évoquant une rémunération de 10.000 puis 15.000 euros.
Un contrat dont s'est chargé Christopher Munsch, l'ami d'Arnaud, deux garçons paumés partageant leurs journées entre des boulots au noir et la consommation quotidienne d'au moins trois bouteilles de whisky et d'un cocktail de drogues. "Comment quelqu'un comme vous peut, un jour, appuyer sur la détente?", a demandé le président Jean-Luc Tournier à Christopher Munsch, dont la jeunesse a été marquée par les violences et les brimades infligées par son beau-père.
"Par amour pour Arnaud", a rétorqué l'accusé, évoquant une "relation d'amitié fusionnelle" avec Arnaud Privat qu'il considérait comme "un grand frère". "Chaque fois que sa mère téléphonait, Arnaud pleurait, il disait: +j'en ai marre, j'en peux plus+. Alors je l'ai fait plus par amour pour Arnaud que pour un gain de 15.000 euros".
Petite femme très brune aux cheveux longs, Roseline Painchault s'est dépeinte comme une femme bafouée par un époux "avec une double personnalité, très gentil et en même temps très froid": "Mon mari m'a trompée des dizaines de fois, j'en ai pris mon parti car je ne voulais pas recommencer un divorce". Ce procès avait été renvoyé en mai dernier en raison de l'état de santé de Roseline Painchault, sujette à la claustrophobie.
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