La radicalisation de Michaël Chiolo devait être évaluée dans quelques semaines

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La rédaction de France-Soir
Publié le 06 mars 2019 - 11:17
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Un surveillant dans les couloirs de Fresnes en janvier 2018
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© STEPHANE DE SAKUTIN / AFP/Archives
Michael Chiolo aurait pu être placé en quartier de prise en charge de la radicalisation dans les semaines à venir.
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Michaël Chiolo était détenu à la prison de Condé-sur-Sarthe, l'une des premières à avoir été dotée d'un quartier de prise en charge de la radicalisation, spécialement destiné aux détenus islamistes. Mais son niveau de radicalisation et donc la possibilité d'un passage à l'acte n'avait pas encore été établi mardi 5 au moment de l'attaque, malgré un prosélytisme très actif.

Michaël Chiolo, le détenu qui a agressé avec sa femme deux surveillants mardi dans la prison de Condé-sur-Sarthe, près d'Alençon, n'était pas encore "officiellement" considéré comme un radicalisé capable de passer à l'acte et n'était donc pas soumis au régime le plus strict. S'il avait été repéré pour son prosélytisme, sa radicalisation devait être évaluée dans les semaines à venir.

Condamné à 30 ans de prison pour des faits remontant à 2012, il s'était déjà converti à l'Islam à l'époque. Mais son basculement dans l'extrémisme se serait produit après son incarcération. Dans les différents établissement qu'il a fréquentés, il aurait montré un prosélytisme de plus en plus actif, poussant par exemple des détenus à boire jusqu'à huit litres d'eau par jour pour purifier leur corps. Il avait été condamné en 2015 pour apologie du terrorisme après avoir mimé l'attentat du Bataclan dans la cour de promenade.

Voir: Attaque terroriste à la prison d'Alençon: Mickaël Chiolo voulait "venger Chérif Chekatt"

Il avait finalement été transféré au centre pénitentiaire d'Alençon/Condé-sur-Sarthe où a été ouvert un des premiers quartiers de prise en charge de la radicalisation (QPR) il y a moins de six mois. Ces quartiers sont destinés à "accueillir après leur évaluation les détenus majeurs radicalisés et prosélytes nécessitant une prise en charge adaptée et séparée de la détention ordinaire".

Mais Michaël Chiolo n'était pas encore détenu sous un tel régime spécial. Selon Le Parisien, son niveau de radicalisation devait être évalué "au printemps" pour déterminer s'il devait être placé en QPR, qui doit notamment empêcher les plus prosélyte de communiquer avec les autres prisonniers.

Mais la priorité aurait été donnée au placement des quelque 500 individus condamnés pour des faits de terrorisme. Michaël Chiolo de son côté, comme environ un millier d'autres détenus en France, était davantage considéré comme un prisonnier de droit commun condamné pour des faits graves. Toutefois, sa radicalisation n'était pas encore "officiellement" considérée comme pouvant déboucher sur une violence idéologique. Par ailleurs, sa compagne, tuée durant l'assaut du Raid, était déjà venue le visiter plusieurs fois dans les mêmes conditions et aucun incident n'avait alors été signalé.

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