La SNCF condamnée pour discrimination envers des centaines de cheminots marocains

Auteur(s)
RT
Publié le 21 septembre 2015 - 12:13
Image
Le logo de la SNCF.
Crédits
©Meigneux/Sipa
La SNCF a été condamnée dans l'affaire dite des "chibanis".
©Meigneux/Sipa
La SCNF a été condamnée ce lundi pour discrimination envers plus de 800 ans cheminots de nationalité ou d'origine marocaine. Ces derniers l'accusaient d'avoir bloqué leur carrière et pénalisé leur retraite. La société ferroviaire devra donc leur verser entre 150.000 et 230.000 euros de dommage et intérêts chacun.

La justice a tranché. La Conseil des Prud'hommes de Paris a condamné ce lundi la SNCF pour discrimination envers plus de 800 cheminots de nationalité ou d'origine marocaine dans l'affaire dite des "chibanis" (cheveux gris en marocain). Ces derniers accusaient la société ferroviaire d'avoir bloqué leur carrières et pénalisé leur retraite.

Selon un conseiller prudhommal, l'entreprise a été condamnée dans neuf dossier sur dix pour "discrimination dans l'exécution du contrat de travail" et "dans les droits à la retraite". Alors que les plaignants réclamaient chacun en moyenne 400.000 euros de dommages et intérêts, la SNCF devra leur verser entre 150.000 et 230.000 euros, selon les cas.

Embauchés au début des années 1970 comme contractuels, dont certains avec un CDI de droit privé, ces agents à la retraite ou proches de l'être, ne disposent pas, pour la plupart, du statut de cheminot. Ce dernier, particulier et avantageux (emploi à vie, droit de partir à la retraite à l'âge de 50 ans pour ceux nés avant 1962...), est réservé aux ressortissants européens et aux jeunes embauchés. Les plaignants affirment ainsi avoir été cantonnés au plus bas niveau de qualification et avoir été lésés. Quant aux 113 d'entre eux qui ont finalement pu accéder, tardivement, à ce fameux statut, ils reprochent à la SNCF de ne pas avoir reconnu leur ancienneté.

Les 232 requêtes de ces "chibanis" ont été examinées en mars dernier, après dix ans d'attente dans certains cas. Les conseillers prud'homaux n'ayant pas réussi à se mettre d'accord, un juge professionnel (les prud'hommes sont des juridictions consulaires) a finalement été appelé pour les départager. Lors de l'audience, l'avocat de la SNCF avait dénoncé l'"imprécision" de ces recours et tenu à souligner la "parfaite légalité" de la "distinction" entre agents au statut de cheminot et contractuels, les premiers relèvant d'une caisse de retraite spécifique et les seconds du régime général.  

 

L'article vous a plu ? Il a mobilisé notre rédaction qui ne vit que de vos dons.
L'information a un coût, d'autant plus que la concurrence des rédactions subventionnées impose un surcroît de rigueur et de professionnalisme.

Avec votre soutien, France-Soir continuera à proposer ses articles gratuitement  car nous pensons que tout le monde doit avoir accès à une information libre et indépendante pour se forger sa propre opinion.

Vous êtes la condition sine qua non à notre existence, soutenez-nous pour que France-Soir demeure le média français qui fait s’exprimer les plus légitimes.

Si vous le pouvez, soutenez-nous mensuellement, à partir de seulement 1€. Votre impact en faveur d’une presse libre n’en sera que plus fort. Merci.

Je fais un don à France-Soir

Dessin de la semaine

Portrait craché

Image
bayrou
François Bayrou, baladin un jour, renaissant toujours
PORTRAIT CRACHE - François Bayrou, député, maire de Pau et plusieurs fois ministres, est surtout figure d’une opposition opportuniste. Éternel candidat malheureux à la...
20 avril 2024 - 10:45
Politique
Soutenez l'indépendance de FS

Faites un don

Nous n'avons pas pu confirmer votre inscription.
Votre inscription à la Newsletter hebdomadaire de France-Soir est confirmée.

La newsletter France-Soir

En vous inscrivant, vous autorisez France-Soir à vous contacter par e-mail.