Le policier de la DGSI vendait des informations sur le Darknet : un client témoigne

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La rédaction de France-Soir
Publié le 02 octobre 2018 - 13:35
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Au siège de la Direction générale de la sécurité intérieure (DGSI), à Levallois-Perret, le 8 septembre 2017
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© Lionel BONAVENTURE / AFP/Archives
Un client de policiers de la DGSI a détaillé les prestations offertes par l'agent.
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Le client d'un policier de la DGSI, mis en examen pour avoir vendu des informations confidentielles sur le "Darknet", a témoigné au "Parisien". Il a détaillé les prestations offertes par l'agent.

Un policier de la Direction générale de la sécurité intérieure (DGSI) a été mis en examen et écroué mercredi 26. Il est soupçonné d'avoir vendu des informations confidentielles sur le "Darknet", la partie obscure d'Internet non référencée par les moteurs de recherche. Sous le pseudonyme de Haurus, il était en contact avec des individus liés au crime organisé et leur livrait contre de l'argent des infirmations sensibles.

Le journal Le Parisien, qui avait révélé l'affaire, a réussi à obtenir le témoignage d'un des clients du policier "ripou". Ce dernier explique qu'il a découvert les services du gardien de la paix en cherchant "la date de naissance d’un individu" afin de divulguer des informations privées sur le Web pour lui nuire et "des infos sur sa fiche de recherche en France et sur la conduite à tenir en cas d’interpellation".

Lire aussi - Un policier de la DGSI vendait des informations confidentielles sur le Darknet

"Pour 30 euros, on lui donnait un numéro de téléphone, il sortait le relevé bancaire du titulaire. Pour 50 euros, il donnait son identité. Pour 150 euros, on récupérait l’état civil complet, numéro de permis, date de délivrance, numéro de carte d’identité, de Sécurité sociale, les véhicules immatriculés", détaille le "client". Et d'ajouter: "Pour 300 euros, on pouvait voler une vie complète. Il était aussi possible de «checker» des documents internes de la PJ et d’interroger la base de données Interpol".

Des informations importantes notamment pour des personnes recherchées par les forces de l'ordre qui peuvent ainsi se forger une nouvelle identité et échapper à des contrôles de police poussés. Les prestations fournies par le policier pouvait en effet être prisées par "des créanciers occultes, les réseaux de passeurs, les trafiquants de voitures volées, les voyous en cavale".

Quant à la question de connaître les motivations de l'agent de la DGSI, le "client" a expliqué: "Je pense qu’il en avait marre de son «taf» de fonctionnaire payé au lance-pierre et qu’il a basculé".

Selon les premiers éléments de l'enquête, aucun lien n'a été établi entre le "ripou" et des organisations terroristes.

Voir:

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