Le procès du couple de dépeceurs chinois s'ouvre à Paris

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La rédaction de FranceSoir.fr avec AFP
Publié le 19 janvier 2016 - 17:06
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Un palais de justice.
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©Thomas Bresson/Flickr
Un couple de ressortissants chinois comparait ce mardi 19 devant les assises de Paris ce lundi pour "homicide volontaire".
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Le procès pour "homicides volontaires" d'une nourrice ayant tué et dépecé les parents du bébé qu'elle gardait s'est ouvert ce mardi devant la cour d'assises de Paris. Celle-ci aurait proposé un arrangement financier au couple afin qu'il ne déclare pas la mort de leur nourrisson.

Une couple de ressortissants chinois comparait ce mardi 19 devant les assises de Paris ce lundi pour "homicide volontaire". Les accusés, Hui Zhang et son compagnon Te Lu, tous deux âgés de 34 ans, encourent trente années de réclusion criminelle. A la barre, la nourrice, petite femme menue au visage rond, élégamment vêtue d'un tailleur gris et d'un chandail blanc tranche avec son compagnon, grand et massif, aux fines lunettes. A l'époque des faits, elle était étudiante en esthétique, lui agent commercial.

Hui Zhang a reconnu avoir tué les parents du bébé, Ying Wang et son mari Liangsi Xue, lors d'une altercation à son domicile. Mais elle affirme n'avoir fait que se défendre face à des parents furieux qui, selon ses dires, l'auraient agressée, elle et son compagnon, avec un couteau de boucher en apprenant la mort de leur enfant, qu'elle gardait.

"Ma cliente continue à affirmer qu'elle était en état de légitime défense", a indiqué à l'AFP son avocat, Me Alexis Guedj.

Après le décès du nourrisson, Lucas, 2 mois et demi, la nourrice, en accord avec son ami, avait fait venir les parents à son domicile pour leur proposer un arrangement financier s'ils acceptaient de renoncer à déclarer la mort de leur fils.

"Elle n'a pas réussi à leur dire en face que leur enfant était mort, alors elle a poussé le corps du bébé dans le salon", a expliqué à l'AFP Me Gilles Laille, avocat de la famille de la mère de l'enfant, partie civile.

L'avocat et sa consœur, Me Chloé Arnoux, représentant la famille du père, ne croient pas à la légitime défense. Ils soulignent que le couple avait préparé la rencontre en se dotant d'armes blanches.

Lors de la bagarre, la nourrice a reconnu avoir frappé avec une hache les deux parents qui se sont écroulés. Elle a ensuite découpé les corps dans la baignoire de sa salle de bain, avant de se débarrasser avec son ami des morceaux, enveloppés dans des sacs poubelle.

Devant les enquêteurs, Te Lu a confirmé la version de sa compagne, affirmant ne pas avoir porté de coup. Il dit avoir perdu connaissance lors de l'altercation et affirme être resté dans un état second pendant que sa compagne dépeçait les victimes. Il l'a ensuite aidée à se débarrasser des corps.

"Il a été violemment frappé, c'est médicalement constaté. Et après, il dit qu'il a perdu connaissance, elle dit la même chose et les éléments techniques ne permettent pas d'infirmer ce qu'ils racontent", a souligné son avocat, Me Eric Dupond-Moretti. "Mon client n'est pas dans une co-action, dans une complicité. On est éventuellement dans un recel de cadavre", a-t-il fait valoir.

L'affaire avait débuté le 7 juin 2012, par les découvertes au bois de Vincennes par des joggeuses, puis par un chien d'aveugle, d'une jambe et d'un torse appartenant à un homme et une femme asiatiques. Neuf jours plus tard, la nourrice et son compagnon se constituaient prisonniers à la brigade criminelle.

Mais entre-temps, ils étaient retournés en Chine pour, selon eux, confier leur fils à des membres de leur famille. En prenant un aller simple et après avoir fermé leurs comptes bancaires.

La police les soupçonne d'avoir en réalité été contraints de revenir en France pour échapper à la peine de mort en Chine, où un avis de recherche les concernant avait été diffusé.

"Les familles attendent que la culpabilité de ces personnes qui ont donné la mort dans des conditions sordides soit reconnue. Elles souhaitent aussi obtenir des réponses sur les conditions de la mort du bébé", a expliqué à l'AFP Me Arnoux. Le corps de l'enfant n'ayant jamais été retrouvé, la justice a prononcé un non-lieu sur ce point, faute de charges suffisantes.

Le procès doit durer jusqu'à vendredi.

 

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