Le témoignage de Chérif Delay sème le trouble au procès de Daniel Legrand
C’est un témoignage poignant et qui sème un mélange de trouble et de doute qu’a livré Chérif Delay, ce jeudi à la barre de la cour d’assises des mineurs de Rennes. La cour juge actuellement Daniel Legrand, 33 ans cette année, pour des faits liés à l’affaire d’Outreau qu’il est suspecté d’avoir commis avant sa majorité. Daniel Legrand a été acquitté des faits qui lui étaient reprochés étant majeur en 2004.
L’aîné des fils Delay, aujourd’hui âgé de 25 ans, a raconté à la barre, dans des propos entrecoupés de sanglots, les attouchements qu'il aurait subi de l'accusé, tout en reconnaissant aussi que Daniel, encore enfant à l’époque, était également victime de violences sexuelles commis par les adultes dans l’appartement de Thierry Delay, le père adoptif de Chérif, et Myriam Badaoui.
Des accusations qui sèment la confusion. D’un côté, Daniel Legrand a déjà été acquitté, en tant que majeur, dans ce qui est présenté encore aujourd’hui comme l’un des plus grands fiascos de l’histoire judiciaire. La tenue de ce procès devant la cour d’assises des mineurs a d’ailleurs été décrite comme une forme "d’acharnement judiciaire" à son encontre. De plus, Chérif Delay est aujourd’hui une personne gravement instable, amené sous escorte à la barre alors qu’il est actuellement interné dans un centre médico-pénitentiaire. De plus, les propos de Chérif Delay ont souvent varié dans le temps et lui-même s’est accusé en 2012 du meurtre imaginaire d’une fillette.
Mais l’ombre du doute plane sur la cour, malgré tout. Car Chérif Delay est le deuxième témoin qui accuse explicitement Daniel Legrand, après Jonathan Delay le lundi précédent. De plus, Chérif Delay maintient que, lors des séances de viols organisées par le couple Delay-Badaoui, plusieurs des acquittés de cette affaire étaient présents, à commencer par le père de Daniel Legrand, lui aussi blanchi en 2004, et décédé en 2012.
Le procès va vivre un autre moment fort ce vendredi avec l’audition en visio-conférence comme témoin de Fabrice Burgaud, le juge qui avait instruit l’affaire en 2001, et dont le rôle, extrêmement critiqué, l’avait conduit à devoir s’expliquer devant une commission de parlementaires et l’ont conduit depuis à un poste de magistrat "de l’ombre" éloigné de tout travail d’enquête.
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