L'enfant comorien retenu à Roissy depuis plus de dix jours peut rester en France
La justice a finalement autorisé ce vendredi 1er avril un enfant comorien de huit ans qui était retenu depuis plus de dix jours en zone d'attente à l'aéroport de Roissy Charles-de-Gaulle à rester en France, a-t-on appris auprès d'une association. "Il n'est plus privé de liberté, plus sous contrainte policière et il pourra rester en France", a déclaré à l'AFP Laure Blondel, une des responsables de l'association Anafé (Assistance nationale aux étrangers aux frontières).
Le juge des libertés et de la détention (JLD) du tribunal de Bobigny, par lequel l'enfant été entendu vendredi matin, "a reconnu qu'il n'y avait aucune garantie sérieuse de prise en charge aux Comores puisqu'en fait la maman ne pouvait plus le prendre en charge", a-t-elle ajouté. Le parquet doit décider dans la journée s'il sera confié aux services sociaux ou remis à sa famille qui vit en France, a-t-elle précisé, soulignant par ailleurs que son entrée en France s'était "vraiment jouée à rien".
Plus tôt dans la journée, le petit garçon avait été placé dans un avion pour être ramené sous escorte aux Comores. Mais "il a tempêté et pleuré et le commandant de bord a refusé de le prendre", selon une source aéroportuaire. Il devait ensuite être amené au tribunal de Bobigny pour être présenté à un juge. Contacté, le parquet de Bobigny n'a pas souhaité s'exprimer.
Le 21 mars, cet enfant était arrivé seul à Roissy à bord d'un vol Air France avec le passeport français de son cousin. Il devait rejoindre sa tante, qui a été brièvement placée en garde à vue après avoir tenté de se faire passer pour sa mère, selon cette même source. Il avait alors été placé en "zone d'attente" à l'aéroport, le temps que la police effectue les vérifications nécessaires. Retrouvée par l'ambassade de France aux Comores, la mère avait accepté de reprendre son fils. La justice avait donc demandé son maintien en zone d'attente, le temps d'organiser son retour.
Indignées, plusieurs associations, dont La Voix de l'enfant ont dénoncé "tout enfermement administratif d'un enfant quel qu'il soit, d'où qu'il vienne". "Tout mineur se présentant seul aux frontières doit être protégé et admis sur le territoire français", ont-elles réclamé, accusant la France de ne pas respecter la Convention internationale relative aux droits de l'enfant.
En juin 2015, la retenue plusieurs jours en zone d'attente à Roissy de deux fillettes de 3 et 6 ans avait entraîné l'ouverture d'enquêtes par le Défenseur des droits. Le ministre de l'Intérieur, Bernard Cazeneuve, avait donné "des consignes" pour faire en sorte que "les vérifications soient menées dans des délais très courts, notamment lorsqu'il s'agit de jeunes enfants".
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