L'Etat islamique confirme qu'"Omar le Tchétchène", l'un de ses principaux chefs militaires, est mort
Le Pentagone l’avait annoncé en mars dernier. L‘agence Amaq, liée à l’Etat islamique l’a confirmé: Omar al-Shishani, mieux connu sous le nom d’"Omar le Tchétchène" est mort. L’homme était présumé occuper la place de numéro deux et de leader militaire de l’Etat islamique. C’est donc un nouveau coup dur pour Daech qui cède déjà du terrain au plan militaire.
Agé d’une trentaine d’année et reconnaissable à sa longue barbe rousse a été tué en Irak, lors de combat aux environs de la ville de Mossoul, le bastion de Daech dans le nord du pays. Amaq ne précise cependant pas la date exact de sa mort, ni les conditions dans lesquelles l’homme est décédé.
Les Etats-Unis annonçait il y a quatre mois avoir "probablement tué" Omar al-Shishani. Selon les services américains, l’homme aurait succombé à un bombardement opéré par la coalition internationale menée par les Etats-Unis. L’information avait à la fois été confirmée et tempérée par l’Observatoire syrien des droits de l’homme, une ONG généralement bien informée et disposant de nombreux relais locaux: l’organisation estimait que l’homme était grièvement blessé ou "cliniquement mort".
Omar al-Shishani, de son vrai nom Tarkhan Batirashvili, jouit d'une aura importante dans les rangs de l'organisation terroriste. Après quelques années au sein de l’armée géorgienne, il avait participé à la guerre russo-géorgienne de 2008, et avait pris la route de la Syrie vers 2012. A tout juste 28 ans, il avait rapidement gravi les échelons au sein de l'organigramme de l'EI au point de presque remplacer Abou Abdel Rahman al-Bilaoui, l'ancien chef militaire de l'organisation tué en 2014 à Mossoul, à la tête des opérations militaires d'envergure.
A son actif, les conquêtes des villes irakiennes de Ramadi et Falloujah, les audacieux raids dans des villages de la province de Lattaquié (fief de Bachar al-Assad) ou encore le siège contre la ville kurde de Kobané en Syrie. L'influence de celui qu'on surnommait "Barberousse" au sein de Daech était suffisamment importante pour opérer un glissement dans la tactique militaire du groupe djihadiste. En effet, avec d'autres vétérans tchétchènes, il avait mis fin aux assauts de grand envergure que développaient les anciens membres du régime de Saddam Hussein ralliés à l'EI, et a mis l'accent sur les actions de guérilla ou commandos, en infériorité numérique, à grand renfort d'attentats-suicides, moins vulnérables aux frappes aériennes de la coalition.
Outre ses responsabilités militaires, il était aussi responsable des combattants originaires du Caucase. Selon les données publiées par le Soufan Group, une société d'analyse du renseignement dirigée par un ancien du FBI, les anciennes républiques soviétiques ont été de grandes pourvoyeuses de combattants étrangers pour l'EI, presque autant que l'Europe de l'Ouest. Parmi eux figurent notamment les combattants tchétchènes, forgés au feu de deux guerres successive contre les Russes, qui forgent des contingents particulièrement féroces et aguerris au conflit asymétrique que livre l'Etat islamique en Syrie et en Irak.
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