Manifestations : le comptage de la police plus fiable que celui des syndicats
A chaque manifestations, ses polémiques autour du nombre de participants. La police donne un chiffre, les syndicats ou les associations qui organisent l’évènement, un autre. Pour savoir qui est dans le vrai une bonne fois pour toutes, le préfet de police de Paris, Bernard Boucault, a demandé à une commission d’experts composée de trois personnalités indépendantes de se pencher sur le sujet. Et selon le quotidien Les Echos, qui a dévoilé en avant-première les premières conclusions du rapport, le grand vainqueur du comptage est… la police.
Pour compter le nombre de manifestants lors d’un défilé, les fonctionnaires de police ont l’habitude de se positionner à deux emplacements différents du cortège: à quelques centaines de mètres du parcours et aux deux tiers. Ils appuient alors sur un compteur toutes les dix personnes, comptant aussi bien les celles présentes sur le trottoir que sur la chaussée (il faut toutefois qu’elles marchent le sens du défile). Puis, une fois la journée terminée, ils donnent la moyenne des deux comptages. Une seconde évaluation, réalisée le lendemain de la manifestation à l’aide de vidéos, donnerait souvent des chiffres inférieurs à ceux publiés la veille, révèle le rapport.
La méthode des syndicats diffère: le compteur est actionné pour chaque rangée de 20 à 25 personnes, prenant en compte la vitesse du cortège et sa densité.
Si la technique de la police est la plus fiable, les forces de l’ordre ont encore des efforts à faire. En effet, le rapport recommande notamment de faire participer des journalistes au comptage pour "renforcer la transparence". Il suggère également de donner une fourchette du nombre de manifestants, plutôt qu’une moyenne, et d’instaurer trois points de comptage pour affiner encore d’avantage le calcul.
Pour réaliser ce rapport, Bernard Boucault a fait appel en avril dernier à la sociologue Dominique Schnapper, ancienne membre du conseil constitutionnel et directrice d’études à l’EHESS (Ecole des hautes études en sciences sociales), à Pierre Muller, inspecteur général de l’INSEE, et à Daniel Gaxie, professeur de sciences politiques à Paris I.
Ces trois personnalités indépendantes avaient alors accompagné les policiers dans le comptage des participants lors des défilés du 1er mai et avaient également interrogé les syndicats sur leur méthode à eux. La conclusion du rapport devrait donc fortement leur déplaire…
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