Mantes-la-Jolie : 2.500 personnes marchent en hommage aux policiers tués à Magnanville

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La rédaction de FranceSoir.fr avec AFP
Publié le 16 juin 2016 - 15:14
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Marche Blanche policiers tués Mantes la Jolie
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Une marche blanche a rassemblé jeudi 2.500 personnes en hommage au policier et à sa compagne assassinés par un djihadiste.
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Une marche blanche a rassemblé jeudi 2.500 personnes en hommage au policier et à sa compagne assassinés par un djihadiste, dont trois proches étaient toujours interrogés par les enquêteurs, trois jours après cette attaque perpétrée en plein Euro.

Policiers, gendarmes, pompiers et une foule d'anonymes ont défilé, en silence et en civil, à partir de 10h depuis les abords de l'hôtel de police de Mantes-la Jolie (Yvelines), où avait travaillé le commandant Jean-Baptiste Salvaing, 42 ans, et où sa compagne Jessica Schneider, 36 ans, exerçait en tant qu'agent administratif. Ils ont marché jusqu'au domicile du couple à Magnanville.

Visages fermés, souvent en pleurs: l'émotion dans le cortège était palpable. Devant le pavillon des victimes, la foule compacte s'est recueillie dans un profond silence pendant plus de dix minutes, avant d'entamer spontanément La Marseillaise.

"Je ne ressens pas une forme de peur, plutôt une déception. Mais face aux terroristes, je ne me laisserai jamais faire", confiait un chef d'unité de police parisien, Alain, qui "(dit) désormais à (ses) effectifs: faites attention, soyez prudents, on doit changer nos comportements".

Jean-Baptiste Salvaing a été tué lundi soir devant son pavillon, avant que le meurtrier, Larossi Abballa, ne prenne en otage son épouse, qu'il a exécutée en présence de leur fils Matthieu, 3 ans et demi, retrouvé indemne mais en état de "sidération". Larossi Abballa, qui a prêté allégeance aux djihadistes du groupe Etat islamique (EI), a été tué lors de l'assaut des policiers du Raid.

Trois de ses proches, des hommes âgés de 27, 29 et 44 ans, interpellés mardi, étaient toujours interrogés jeudi matin, le parquet devant décider s'il prolongeait leur garde à vue de 48 heures supplémentaires. Deux d'entre eux avaient été condamnés avec Abballa en 2013, dans une affaire de filière jihadiste vers les zones tribales pakistano-afghanes.

Les enquêteurs tentent notamment d'établir si Abballa a agi seul ou s'il a bénéficié de complicités dans la préparation ou dans l'exécution de l'attaque. Ils cherchent également à savoir pourquoi il a ciblé Jean-Baptiste Salvaing, commandant de police adjoint au commissariat des Mureaux (Yvelines). "On ne sait pas encore le pourquoi précis de cette cible-là", a expliqué une source proche de l'enquête.

Se connaissaient-ils? Abballa, 25 ans, était connu des services de police dans les Yvelines, où il a toujours vécu et a notamment été condamné à deux reprises pour un vol et un recel, et Jean-Baptiste Salvaing a fait une bonne partie de sa carrière de policier dans le département.

Les enquêteurs espèrent aussi puiser des informations dans le matériel informatique et téléphonique saisi chez les trois gardés à vue, ainsi que dans celui d'Abballa trouvé chez ses parents et celui avec lequel il a mis en ligne sa vidéo de revendication depuis le domicile du policier. Ce double meurtre a choqué la France. Mercredi soir, joueurs et public du match de l'Euro France-Albanie ont été invités à une minute d'applaudissements en leur mémoire.

Et vendredi c'est François Hollande qui présidera une cérémonie officielle d'hommage à la préfecture de Versailles, en présence des familles des deux victimes ainsi que du Premier ministre Manuel Valls et du ministre de l'Intérieur Bernard Cazeneuve. Cette attaque djihadiste, en plein Euro de football et alors que le mouvement de contestation contre la loi travail a encore été émaillé de violences, a décuplé le feu des critiques venues de l'opposition de droite.

Accusés de laxisme et de "négligence", Manuel Valls et Bernard Cazeneuve montent régulièrement au créneau pour défendre leur politique de fermeté et balayer les demandes d'instaurer des "centres de rétention" (Eric Ciotti, Nicolas Dupont-Aignan) ou des "camps d'internement" (Laurent Wauquiez).

Pour sa part, Nicolas Sarkozy, président du parti Les Républicains, propose de "mettre tous les détenus islamistes à l'isolement" et "demande la création en urgence d'un service de renseignement des prisons", dans une interview à six journaux européens, dont Le Figaro.

Dans ce lourd climat, Bernard Cazeneuve a assuré mercredi soir qu'"il n'y a pas de menace précise aujourd'hui davantage qu'hier, mais une menace générale qui est aujourd'hui aussi forte que celle qui prévalait hier".

 

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