Marseille : l'auteur des tags "Juif" était lui-même membre de la communauté juive
L'homme s'est dénoncé après avoir pris conscience de l'ampleur de l'affaire. Ces dernières semaines, des tags du mot "Juif" avaient été découverts dans plusieurs rues du centre-ville de Marseille. Une plainte avait d'ailleurs été déposée par le Conseil représentatif des institutions juives de France (Crif), provoquant l'ouverture d'une enquête.
Bruno Benjamin, président du Crif Marseille-Provence, avait évoqué au Parisien un retour à l'ambiance antisémite des années 1930: "Je n’ai jamais vu ça à Marseille. Ces dessins rappellent des heures terribles. On se croirait 80 ans en arrière". En effet, les tags avaient été réalisés sur des devantures de commerces et des portes de garage. "Les magasins et devantures choisies appartiennent à des personnes de la communauté", alertait David Assedou, responsable d'une synagogue dans ce secteur de la ville. Un restaurant chinois avait toutefois été visé.
Certains tags avaient été réalisés le week-end où l'humoriste controversé Dieudonné avaient donné un spectacle à Marseille. "Comme par hasard, on se retrouve avec des tags antisémites. Pour moi, il y a une relation de cause à effet. Tant qu’on laissera dans ce pays diffuser la haine, on aura ce genre d’exactions", soulignait Bruno Benjamin.
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L'homme qui s'est présenté à la police comme l'auteur de ces tags appartiendrait lui aussi à la communauté juive de Marseille et a assuré aux forces de l'ordre qu'il n'y avait pas "de motif politique" à son action.
Si les actes antisémites ont baissé en France ne b2016 (-58%), ils sont toujours un défi majeur pour la société. Début octobre, le Premier ministre Edouard Philippe avait annoncé que l'Etat mettrait en œuvre à partir de 2018 un nouveau plan pluriannuel de lutte contre l'antisémitisme, "cette bête immonde" qui, quand on la croit "disparue", "réapparaît encore".
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