Marseille et Marignane : deux hommes tués par balles à quelques heures d'intervalle
Le mois d'août a été particulièrement meurtrier à Marseille et dans les Bouches-du Rhône. Et la dernière nuit du mois a ajouté deux victimes à ce triste bilan. Un premier homme a été abattu de plusieurs balles dans la soirée de mercredi 31, dans le XIIIe arrondissement de la cité phocéenne. Le mois de septembre n'avait pas une heure que d'autres coups de feu retentissaient à une vingtaine de kilomètres de là, à Marignane.
La première victime, âgée de près de 40 ans, était en train de garer sa moto dans une rue proche des quartiers nord de Marseille, connus pour être sensibles. Selon les premiers éléments de l'enquête, un homme cagoulé et armé d'un calibre 9 millimètre est sorti d'un véhicule et a tiré, touchant sa cible à 7 ou 8 reprises notamment à la tête et au thorax, avant de prendre la fuite. Le fils de la victime, présent sur les lieux et âgé de 20 ans, a donné l'alerte. Les marins-pompiers de Marseille n'ont cependant pas pu réanimer l'homme.
Le second homicide a eu lieu peu avant 1 heure du matin ce jeudi. Un homme de 35 ans rentrait chez ses parents à Marignane lorsque ceux-ci ont entendu les détonations. La victime a été abattue de plusieurs balles et son père aurait vu deux hommes s'enfuir en escaladant le mur du jardin.
Ces meurtres font bien sûr penser à des règlements de comptes liés au trafic de drogue et qui collent à l'image de Marseille depuis quelques années. Pourtant, rien ne permettait ce jeudi d'affirmer que ces deux affaires soient liées à ce type de criminalité.
En effet, les victimes de ces règlements de comptes sont en général connues des services de police et de la justice. Or, la victime du XIIIe arrondissement n'était pas connue "récemment" des services de police selon le procureur. Malgré la préméditation évidente du crime, les enquêteurs ne s'orienteraient donc pas vers cette piste. On ignorait encore cette après-midi si la seconde victime avait des antécédents judiciaires. Aucune piste ne serait donc privilégiée pour l'heure.
En comptant uniquement la première victime, tuée avant minuit, cela porte à cinq le nombres de morts par balles dans les Bouches-du-Rhône au mois d'août, dont quatre à Marseille. Les deux hommes sont les 22ème et 23ème victime de l'année dans le département. Sur la totalité de l'année 2015, 19 personnes y sont mortes dans des règlements de comptes avérés et liés au trafic de drogues.
Le 7 août, deux hommes d'une vingtaine d'années connus des services de police avaient été abattus à la kalachnikov près du centre-ville de Marseille. Le 15 août, une figure du grand banditisme aux nombreux ennemis, Alain Armato, avait à son tour été abattue.
Vendredi 26, un homme de 40 ans, circulant à scooter dans le quartier de Saint-Julien a été tué à l'arme automatique. La même journée, un corps était retrouvé dans une voiture calcinée, avec six impacts de balles, dans la commune voisine de Marseille des Pennes-Mirabeau, un mode opératoire appelé "barbecue" dans le jargon policier marseillais.
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