Marseille : un enseignant juif blessé à coups de couteau

A Marseille, le professeur d'une école juive a été blessé mercredi 18 au soir de coups de couteau par trois hommes qui proféraient des menaces et des insultes antisémites, se réclamant de Daech. Le pronostic vital de la victime, elle-même juive, n'est pas engagé.

L'agression a eu lieu vers 20h00, dans le 13ème arrondissement de Marseille. Une kippa sur la tête, l'enseignant sortait du centre communautaire Yavné, qui comprend une école et une synagogue, quand il a été agressé par trois hommes en scooter. Ces derniers ont exhibé un tee-shirt à l'effigie de Daech et lui ont montré sur un téléphone portable des photos de Mohamed Merah avant de le blesser aux bras, aux jambes et au ventre.

D'après le préfet de police des Bouches-du-Rhône, Laurent Nuñez, ils auraient été mis en fuite par l'arrivée d'une patrouille de police. Laurent Nuñez a immédiatement prévenu le ministre de l'Intérieur Bernard Cazeneuve tandis que d'importants moyens policiers étaient déployés pour retrouver les agresseurs. La victime a été hospitalisée.

Dans la même journée, une jeune musulmane voilée a été agressée à la sortie d'une station de métro dans le centre de Marseille. Son agresseur lui aurait reproché d'être une terroriste avant de lui asséner un coup de poing et de la blesser légèrement au thorax avec un objet pouvant être un cutter.  

"Les élus socialistes de la ville de Marseille assurent les victimes et leurs proches de toute leur sympathie et condamnent avec la plus grande fermeté ces actes odieux", a déclaré dans un communiqué Stéphane Mari, président du groupe socialiste à la mairie de Marseille, au sujet des deux agressions de la journée."Nous faisons confiance aux forces de police mobilisées pour retrouver la trace des auteurs de ces lâches agressions et espérons que les Marseillais sauront raison garder dans les moments difficiles que vit notre pays", a-t-il conclu.

Dans un communiqué, le ministre de l'Intérieur Bernard Cazeneuve a quant à lui tenu à exprimer son "indignation" devant ces "lâches agressions anti-musulmane et antisémite". "Tout est mis en œuvre pour retrouver et interpeller les auteurs de ces actes inqualifiables, qui devront en répondre devant la justice", a-t-il assuré.

Pour les deux agressions, l'enquête a été confiée à la sûreté départementale.

Le 24 octobre, une agression du même genre que celle de l'enseignant avait déjà eu lieu dans la cité phocéenne. En effet, un homme âgé d'une trentaine d'années et connu des services de police, s'en était pris à deux personnes, dont un rabbin à côté d'une synagogue. Proférant des propos antisémites, il avait frappé à coups de couteau un troisième fidèle qui tentait de s'interposer. Cinq jours après l'agression, il avait été placé sous mandat de dépôt. Il sera jugé le 9 décembre.