Meurtre d'Alexandre Junca : quatre accusés devant les assises de Pau

Auteur(s)
La rédaction de FranceSoir.fr avec AFP
Publié le 07 juin 2016 - 11:53
Image
Une allégorie de la Justice.
Crédits
©Damien Meyer/AFP
Deux marginaux seront jugés par la Cour d'assises des Pyrénées-Atlantiques pour "vol avec violences ayant entraîné la mort", des faits passibles de la réclusion à perpétuité.
©Damien Meyer/AFP
Quatre personnes sont jugées à partir de ce mardi aux assises de Pau pour le meurtre d'Alexandre Junca, un collégien de 13 ans tué en 2011 à coups de marteau pour le vol de son téléphone portable. Son corps avait été découpé et éviscéré.

Cinq ans après la découverte du corps démembré d'Alexandre Junca, collégien de 13 ans tué à coups de marteau pour le simple vol de son portable, quatre accusés vont devoir s'expliquer à partir de ce mardi 7 aux assises de Pau sur ce meurtre sauvage qui avait traumatisé la ville. Alexandre Junca avait disparu dans la soirée du 4 juin 2011, près de chez son père, dans le centre de Pau. Malgré d'intenses recherches, il avait fallu attendre trois semaines pour découvrir son corps, découpé et éviscéré: d'abord un fémur fin juin 2011, puis d'autres restes du cadavre en octobre, sous une digue provisoire édifiée sur la rivière traversant la ville.

Deux marginaux, Mickaël Baerhel, 30 ans, et Christophe Camy, 28 ans, seront jugés par la Cour d'assises des Pyrénées-Atlantiques pour "vol avec violences ayant entraîné la mort", des faits passibles de la réclusion à perpétuité. A leurs côtés sur les bancs des accusés jusqu'au 17 juin, un retraité de 76 ans, Claude Ducos, amant de Baerhel à l'occasion de relations tarifées. Soupçonné d'avoir aidé à faire disparaître le corps d'Alexandre Junca, il est accusé de "recel de cadavre, atteinte à l'intégrité d'un cadavre, destruction de preuve et non-dénonciation de crime". Il encourt trois ans de prison, tout comme Fatima Ennajah, 50 ans, ex-compagne de Baerhel qui doit répondre de "recel de cadavre" et "non-dénonciation de crime".

Mickaël Baerhel a avoué lors de sa garde à vue, en avril 2013, avoir assené les coups de marteau mortels au collégien. Dénoncé, Christophe Camy a reconnu quelques mois plus tard être l'auteur du vol du portable de la victime. Mais le rôle joué par chacun des accusés dans ce crime reste encore très flou et le mystère demeure sur ce qui s'est exactement passé dans les heures et les jours qui ont suivi l'agression d'Alexandre. Autant de détails que les parents de la victime réclament aux accusés.

"Ils ont tous participé, ils ont tous joué un rôle (...) Où ça s'est passé? Comment ça s'est organisé? On veut savoir tout ça", déclare aux journalistes Valérie Lance, la mère de la victime, digne malgré les larmes qui lui remplissent les yeux. "Claude Ducos nie tout depuis le début. On ne s'imagine pas que pendant le procès tout va changer. Maintenant, on espère que dans le contexte d'une cour d'assises, il va nous éclairer un petit peu (...) Il ne risque pourtant pas grand-chose, trois ans pour avoir découpé le corps!", déplore la maman.

"Nous n'avons pas véritablement de la bouche des accusés le détail de ce qui s'est passé", rappelle son avocate, Pierrette Mazza-Capdevielle. "Pas d'ADN, pas de scène de crime", seulement "les accusations de Baerhel, très lourdes, circonstanciées" qui, "confrontées au long et minutieux travail des enquêteurs, témoignent de ce qui s'est passé", souligne-t-elle. Le procès permettra-t-il pour autant de lever ces zones d'ombre ? Philippe Junca, le père d'Alexandre, espère bien lui aussi obtenir des réponses de la part de Claude Ducos. "S'il a une conscience, il dira ce qui s'est passé!", répète-t-il à l'AFP. Son avocate, Emmanuelle Leverbe, attend surtout du procès la "bonne version" de Mickaël Baerhel pour préciser les rôles des différents protagonistes. "Il ne risque rien à la donner puisqu'il a reconnu les faits", relève-t-elle. Interrogée par l'AFP, l'avocate de Mickaël Baerhel n'a pas souhaité s'exprimer.

Quant aux avocats de Claude Ducos et Fatima Ennajah, ils estiment que le procès devra s'attacher à "apporter les preuves de ce qui est avancé" à l'encontre de leurs clients. Emmanuèle Legrand-Bogdan, avocate de Christophe Camy, espère que son client sera jugé "pour ce qu'il a commis, un vol avec violence", ni plus ni moins, selon elle. "Il a conscience qu'il s'est enfui, qu'il n'a eu aucun courage. Il le regrette, il veut le dire à la famille d'Alexandre et, au-delà, à toute la ville de Pau", assure-t-elle.

 

À LIRE AUSSI

Image
Police Voiture Gyrophare Illustration
Meurtre d'Alexandre Junca : Fatima Ennajah interpellée et écrouée à Riom
Fatima Ennajah, qui doit être jugée du 7 au 17 juin à Pau pour "recel de cadavre" et "non dénonciation du crime" dans l'affaire Alexandre Junca, a été interpellée et é...
13 mai 2016 - 14:26
Société

L'article vous a plu ? Il a mobilisé notre rédaction qui ne vit que de vos dons.
L'information a un coût, d'autant plus que la concurrence des rédactions subventionnées impose un surcroît de rigueur et de professionnalisme.

Avec votre soutien, France-Soir continuera à proposer ses articles gratuitement  car nous pensons que tout le monde doit avoir accès à une information libre et indépendante pour se forger sa propre opinion.

Vous êtes la condition sine qua non à notre existence, soutenez-nous pour que France-Soir demeure le média français qui fait s’exprimer les plus légitimes.

Si vous le pouvez, soutenez-nous mensuellement, à partir de seulement 1€. Votre impact en faveur d’une presse libre n’en sera que plus fort. Merci.

Je fais un don à France-Soir

Dessin de la semaine

Portrait craché

Image
bayrou
François Bayrou, baladin un jour, renaissant toujours
PORTRAIT CRACHE - François Bayrou, député, maire de Pau et plusieurs fois ministres, est surtout figure d’une opposition opportuniste. Éternel candidat malheureux à la...
20 avril 2024 - 10:45
Politique
Soutenez l'indépendance de FS

Faites un don

Nous n'avons pas pu confirmer votre inscription.
Votre inscription à la Newsletter hebdomadaire de France-Soir est confirmée.

La newsletter France-Soir

En vous inscrivant, vous autorisez France-Soir à vous contacter par e-mail.