Meurtre de la petite Fiona : un témoin fragilise l'argumentaire de l'accusation

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La rédaction de FranceSoir.fr avec AFP
Publié le 18 novembre 2016 - 16:21
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©Damien Meyer/AFP
Les parents de Fiona encourent 30 ans de réclusion criminelle pour violences ayant entraîné la mort sans intention de la donner sur mineure de moins de quinze ans.
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Au cinquième jour du procès pour le meurtre de la petite Fiona, un témoin a fragilisé ce vendredi la thèse de l'accusation selon laquelle l'enfant avait subi un long calvaire avant de décéder. Car l'homme croit se souvenir d'avoir vu la fillette en pleine forme deux jours avant la date supposée de sa mort.

Quand la petite Fiona est-elle morte? L'enfant a-t-il subi un long calvaire avant de décéder? A la barre, ce vendredi 18 au matin, un témoin est venu semer le trouble dans l'argumentaire de l'accusation en affirmant devant les assises du Puy-de-Dôme, avoir vu la fillette, deux jours avant la date supposée de son meurtre. "Je sais que ce que je dis est important. Je suis catégorique. J'ai croisé Monsieur Makhlouf avec une petite fille sur le dos et cet enfant n'était pas E. (la petite soeur de Fiona)", assure le gendre de la gardienne de l'immeuble dans lequel vivait la famille.

Devant la cour, le jeune homme de 32 ans, les tempes rasées et coiffé d'une sorte de chignon, a expliqué avoir vu le vendredi 10 mai 2013 vers 18h30 Berkane Makhlouf et Fiona alors qu'il sortait de chez ses beaux-parents pour fumer une cigarette. "J'ai l'impression qu'ils parlaient comme si M. Makhlouf lui demandait ce qu'elle avait fait. Elle répondait. Ca avait l'air d'une discussion sympathique", détaille-t-il. Ses propos se rapprochent de la version des accusés selon laquelle l'enfant serait décédée dans la nuit du samedi 11 au dimanche 12 mai. Fiona n'avait jusqu'alors plus été vue vivante depuis une sortie au cinéma et au fast-food, le mercredi 8 mai. "Ce témoin est essentiel. Alors qu'on parlait d'une agonie tout au long de la semaine, la thèse de l'accusation s'effondre", a réagi le conseil de Cécile Bourgeon, Me Renaud Portejoie, devant la presse.

"On a parlé d'une enfant martyrisée depuis des mois. Fiona était vivante, dans un état qui était parfaitement normal. Il n'y a pas eu un enchaînement de violences comme cela a été soutenu par l'accusation", a-t-il encore estimé. Ce témoin, qui n'avait pas été cité à la demande du ministère public, avait été appelé à la barre sur le pouvoir propre du président de la cour d'assises. Bousculé par les questions des avocats de la partie civile et de l'avocat général, le témoin n'a pas varié d'un iota. "On était sens dessus dessous lors de la disparition de Fiona, 48 heures plus tard. Ce sont des choses qui marquent", ajoute cet agent SNCF.

Cécile Bourgeon et Berkane Makhlouf sont notamment accusés de violences ayant entraîné la mort sans intention de la donner sur mineure de moins de 15 ans, par ascendant ou par personne ayant autorité. Ils encourent 30 ans de réclusion criminelle.

 

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