Meurtre d'une fillette à Barsac : le geste de la mère encore incompréhensible

L'enquête sur la mort d'une fillette de neuf ans, tuée à la carabine par sa mère lundi 9 à Barsac (Gironde) se poursuit. Les enquêteurs ont réussi à retracer le parcours de la femme mais n'arrivent toujours pas à expliquer son geste.

Le déroulé des faits a été éclairci mais le geste restait toujours aussi incompréhensible ce vendredi. Lundi 9, une fillette de neuf ans a été abattue à la carabine par sa mère à Barsac, près de Bordeaux (Gironde). Interpellée, la femme de 33 ans n'a toujours livré aucune explication cohérente.

Selon les enquêteurs et le procureur en charge du dossier, la suspecte a quitté son domicile de Saint-Michel-de-Castelnau (à une cinquantaine de kilomètre au sud de Barsac) avec sa fille, lundi vers 5h30. Un départ effectué dans la précipitation. Elle avait emporté une carabine de chasse.

Partie "à très vive allure", on ignore encore si elle avait une destination précise en tête. C'est une panne d'essence qui l'aurait forcée à s'arrêter sur la départementale 813 qui longe Barsac. Là, elle aurait tiré sur sa fille au thorax et à bout touchant. Par la suite, elle aurait visé un automobiliste qui passait par là sans le blesser.

Un autre automobiliste s'arrête pour demander à la femme si elle a besoin d'assistance. "Celle-ci lui tient alors des propos incohérents, puis extirpe du siège passager avant droit de son véhicule un jeune enfant, visiblement inconscient", relate Olivier Etienne, procureur adjoint du parquet de Bordeaux, joint par FranceSoir.

L'automobiliste et d'autres témoins parviennent à désarmer la femme. L'un d'eux, infirmier, tente sans succès de prodiguer les premiers soins à l'enfant. La mère s'enfuit dans les vignes qui bordent la route mais elle est vite rattrapée par les gendarmes dépêchés sur place.

Alors dans un "état de folie", tenant des propos "vraiment incohérents", selon le colonel de gendarmerie Ghislain Réty, elle a été placée en garde à vue. Le médecin qui l'a examinée a jugé que son état nécessitait une hospitalisation d'office.

Le procureur de Bordeaux a déclaré jeudi 12 que l'expertise psychiatrique réalisée ne l'a "pas déclarée irresponsable au moment des faits", mais atteinte d'un "trouble psychique ayant altéré son discernement". L'altération du discernement est une circonstance atténuante mais la personne peut tout de même être jugée et envoyée en prison.

L'incompréhension est d'autant plus grande que l'enquête ne révèle pour l'instant aucun signe avant-coureur. La mère n'avait pas d'antécédent psychiatrique, elle avait avec sa fille une relation que son entourage qualifie de "fusionnelle et aimante". De même, elle était séparée du père de l'enfant depuis 2007 mais la garde alternée se passait "très bien".

Le procureur en est donc réduit aux spéculations, envisageant un traumatisme passé "réveillé par un évènement extérieur".

Une information judiciaire aux fins de mise en examen pour homicide volontaire contre mineure de moins de 15 ans et pour tentative d'homicide volontaire (sur l'automobiliste) a été ouverte. Le parquet a demandé que la femme, toujours ce vendredi en unité spécialisée d'un hôpital psychiatrique, soit placée en détention provisoire dès sa sortie.