Meurtre à l'hôtel Bristol de Paris : le mystère de la chambre 503

Auteur(s)
PP
Publié le 01 décembre 2014 - 16:12
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L'hôtel Bristol.
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©Wikimedia Commons
L'entrée de l'hôtel Bristol où Kinga Legg a trouvé la mort, en 2009.
©Wikimedia Commons
Ian Griffin, un entrepreneur britannique, comparaît à partir de ce lundi pour le meurtre de sa compagne Kinga Legg, une riche femme d'affaires polonaise assassinée dans une chambre du palace parisien Bristol, en 2009.

Il est passé des plus beaux palaces des grandes capitales mondiales aux assises parisiennes. Ce lundi s'est ouvert le procès de Ian Griffin, qui est soupçonné d'avoir assassiné celle qui était sa compagne, Kinga Legg, dans la nuit du 24 au 25 mai 2009.

Ce n'est que le lendemain du drame, le 26 mai au soir, que le corps sans vie de la belle et riche femme d'affaires polonaise est découvert. Son frère, qui tente de la joindre sans succès depuis la veille au soir, s'inquiète. D'autant qu'il sait que la relation de sa sœur est tumultueuse, les disputes avec son compagnon Ian Griffin, un coureur invétéré, fréquentes. Et parfois violentes.

Vers 20h, il décide de contacter la réception de l'hôtel où est descendu le couple, le Bristol de Paris, non loin des Champs-Elysées, qui envoie un agent de sécurité vérifier que tout va bien. Arrivé devant la chambre 503, personne ne répond. Sur la porte, le panneau "Ne pas déranger". L'agent entre et découvre une pièce ravagée, des meubles brisés, des murs maculée de sang… Le corps sans vie et couvert d'ecchymoses de Kinga Legg a été abandonné dans la baignoire. L'autopsie conclut à une mort due à un triple traumatisme, cervical, craniofacial et pancréatique, ce dernier ayant entraîné une hémorragie abdominale.

Griffin est quant à lui introuvable: il a quitté les lieux l'après-midi même, vers 16h. Tout en ayant pris soin de placer le fameux panneau sur la porte de la chambre et de renouveler la consigne à l'accueil de l'hôtel. Il sera arrêté quelques jours plus tard en Angleterre puis extradé vers la France.

A-t-il voulu gagner du temps pour pouvoir disparaître? L'hypothèse paraît plausible. D'autant que dans la salle de bain où gisait le corps de Kinga Legg, des serviettes éponges imbibées de sang ont été retrouvées, comme si quelqu'un avait tenté de faire disparaître des traces.

De son côté, Ian Griffin maintient ne pas se souvenir de ce qu'il s'est passé la nuit du meurtre. Tout juste a-t-il reconnu se souvenir d'une dispute avec sa compagne, puis plus rien, assure-t-il. Le trou noir. Son avocat parle d'une amnésie due à un excès d'anxiolytiques et d'alcool, deux produits auxquels Griffin était accro.

Une thèse que rejette la famille de Kinga Legg, rappelant que l'accusé a fait preuve de rationalité et de lucidité pour couvrir sa fuite. "Il se souvient des heures qui ont précédé et suivi la mort de Kinga, mais il a juste oublié le moment où il l'a tuée, soit tout ce qui concerne sa responsabilité", ironise Me Guillaume Traynard, l'avocat de la famille.

Durant les cinq jours d'audience prévus, Ian Griffin, qui est désormais en couple avec une de ses anciennes maîtresses, comparaîtra libre. Il risque jusqu'à 30 ans d'emprisonnement.

 

 

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