Meurtre de Mohamed Abdelhadi : des aveux mais pas de poursuites à cause d’une erreur de la justice
Une marche blanche a eu lieu samedi 30 en mémoire de Mohamed Abdelhadi, tué en 2001 à Villefranche-sur-Saône (Rhône), mais aussi pour dénoncer l’échec de la justice.
Son meurtrier présumé a en effet avoué les faits, mais en raison d’une perte du dossier à laquelle s’ajoute les délais de prescription, il ne peut pas être jugé.
En effet, faute de corps, ce n’est qu’en 2008 que la famille a déposé une plainte pour disparition inquiétante. Aujourd’hui elle reproche aux policiers de ne pas lui avoir expliqué la marche à suivre.
Voir: Lyon - il avoue le meurtre mais est libéré à cause d'un dossier perdu
Mais bien pire, le dossier physique de cette plainte a été égaré, et la version numérique ne suffit pas. Alors que le délai de prescription aurait donc du courir à partir du dépôt de la plainte, il a donc pour la justice commencé au moment du meurtre. Or, en 2001, le délai de prescription était de 10 ans pour les meurtres. L’affaire est donc prescrite depuis 2011, a jugé la Cour d'appel de Lyon en mars dernier.
Le corps a été découvert en 2016, enterré après avoir été caché plusieurs années dans une cave. Le meurtrier présumé et ses deux fils ont reconnu leur implication mais ne peuvent être jugés.
"Le système judiciaire n’a pas accordé de place à notre souffrance", a déclaré la sœur de la victime au Parisien, à l’occasion de la marche blanche retraçant le parcours qu’aurait dû effectuer Mohamed Abdelhadi s’il n’avait pas été tué. La famille ne désespére pas: "Notre avocat Me David Metaxas a déposé un pourvoi en cassation. Si celui-ci fonctionne, de nouveaux juges se pencheront sur notre affaire. Mais il y a une autre chose que la justice peut faire, elle: relancer des recherches pour retrouver la plainte pour «disparition inquiétante» déposée par mes parents en 2008. Ce dossier se trouve bien quelque part!", dénonce la sœur de la victime.
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