Mort d'Adama Traoré : l'enquête dépaysée à Paris à la demande de la famille
L'information judiciaire ouverte après la mort d'Adama Traoré, jeune homme de 24 ans décédé lors de son interpellation par les gendarmes en juillet à Beaumont-sur-Oise (Val-d'Oise), a été dépaysée à Paris, a-t-on appris ce mercredi 26 de source judiciaire.
Visant des faits de violences volontaires ayant entraîné la mort sans intention de la donner, l'instruction était jusqu'alors en cours à Pontoise. La famille du jeune homme, très critique à l'égard de la conduite de l'enquête et de la communication du procureur de Pontoise, avait demandé que l'affaire soit dépaysée. "Le nouveau magistrat instructeur devra tout reprendre depuis le début tant l'instruction menée jusqu'à maintenant a été catastrophique", a réagi leur avocat, Me Yassine Bouzrou.
Immédiatement qualifiée de "bavure" policière par son entourage, la mort d'Adama Traoré, le 19 juillet, avait entraîné plusieurs nuits de violences à Beaumont-sur-Oise, d'où il était originaire, et dans les communes voisines.
Malgré deux autopsies, la cause du décès du jeune homme n'a pu être établie avec certitude. Elles ont toutefois mis en évidence notamment un "syndrome asphyxique". Lors de son arrestation, le jeune homme avait été maintenu au sol sous "le poids des corps" de trois gendarmes, selon une source proche de l'enquête citant les déclarations de l'un des militaires.
La famille d'Adama Traoré a porté plainte, notamment contre une gendarme pour "faux en écritures publiques aggravés, dénonciation calomnieuse, modification de scène de crime". Cette procédure devrait elle aussi être transférée à Paris, selon Me Bouzrou.
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