Mort de Christophe de Margerie : le procès s'ouvre ce jeudi à Moscou

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La rédaction de FranceSoir.fr avec AFP
Publié le 28 juillet 2016 - 16:23
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Christophe de Margerie, dit "Big moutache" en 2014.
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Le procès sur la mort de l'ancien patron de Total, Christophe de Margerie s'ouvre ce jeudi à Moscou.
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En octobre 2014, le Falcon de Christophe de Margerie, était entré en collision au décollage avec un chasse-neige avant de s'écraser. Le procès sur la mort de l'ancien patron de Total, qui devrait permettre d'éclaircir les circonstances du drame, s'est ouvert ce jeudi à Moscou.

Les débats du procès des responsables du crash de l'avion de Christophe de Margerie se sont ouverts ce jeudi 28 dans un tribunal moscovite pour éclaircir les circonstances de cet accident ayant coûté la vie à l'ancien PDG de Total. Dans la nuit du 20 au 21 octobre 2014, son Falcon était entré en collision au décollage avec un chasse-neige à l'aéroport Vnoukovo de Moscou avant de s'écraser, tuant sur le coup l'homme d'affaires âgé de 63 ans, mais aussi deux pilotes et une hôtesse de l'air. Après une première audience préliminaire à huis clos il y a une semaine, le procès a repris jeudi avec la lecture de l'acte d'accusation par le procureur.

Cinq employés de l'aéroport sont jugés pour le crash du Falcon: le conducteur du chasse-neige Vladimir Martynenko, l'ingénieur en chef Vladimir Ledeniov, le responsable du contrôle des vols Roman Dounaïev, les contrôleurs aériens Alexandre Krouglov et Nadejda Arkhipova. Une sixième personne, l'aiguilleuse du ciel stagiaire, Svetlana Krivsoune, avait été inculpée après le crash mais les charges pesant contre elle ont été abandonnées. Après la lecture de l'acte d'accusation, les avocats des accusés pourront prendre la parole.

Principal accusé du procès, Vladimir Martynenko, 60 ans, qui plaide coupable, avait 0,6 gramme d'alcool par litre de sang au moment de l'accident, selon le Comité d'enquête russe. A partir des enregistrements audios issus d'une des boîtes noires de l'avion et des vidéos des caméras de surveillance de l'aéroport, les enquêteurs ont pu dérouler le film de l'accident. Ils ont entre autres permis d'établir que les pilotes de l'avion avaient bien vu le chasse-neige sur la piste avant qu'il ne disparaisse de leur champ de vision.

Ayant poursuivi la procédure de décollage, les pilotes n'ont aperçu de nouveau le chasse-neige, revenu sur la piste pour une raison encore inconnue des enquêteurs, que trois secondes avant l'impact. L'avion qui était en cours de décollage a alors basculé sur le côté droit avant de s'écraser, tuant toutes les personnes à son bord.

On reproche aux quatre autres accusés de ne pas avoir réagi alors que le chasse-neige était sur la piste et de ne pas avoir respecté les normes de sécurité. "Il ne s'agit pas d'un tragique concours de circonstances, mais d'une négligence criminelle des fonctionnaires", avait déclaré le Comité d'enquête dès le lendemain de l'accident. Les avocats des accusés estiment quant à eux que la faute revient à des défaillances du système de sécurité de l'aéroport.

L'enquête russe a été doublée par une enquête française après l'ouverture au parquet de Paris d'une information judiciaire pour "homicides involontaires par violation manifestement délibérée d'une obligation de sécurité ou de prudence". La mort de Christophe de Margerie, considéré comme un "vrai ami" de la Russie par Vladimir Poutine, avait provoqué une onde de choc en France mais aussi en Russie.

La Russie est un pays clé pour Total, qui y est présent depuis 1991 et ambitionne d'en faire sa première source de production d'hydrocarbures d'ici 2020. M. de Margerie avait été décoré par Vladimir Poutine en novembre 2014 à titre posthume de la Médaille d'honneur russe pour "sa contribution au développement des liens économiques et culturels franco-russes". Le président avait également salué son "dévouement" pour l'amélioration des relations franco-russes alors que le patron français avait critiqué les mesures de rétorsion économique imposées à la Russie dans le cadre de la crise ukrainienne.

Le crash de son avion a eu lieu alors qu'il quittait Moscou après avoir participé à une réunion gouvernementale consacrée aux investissements, pendant laquelle il avait dénoncé des sanctions "injustes et improductives".

 

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