Mort de Yann Lorence : deux supporters du PSG devant les assises, six ans après les faits (VIDEO)

Le 28 février 2010, un supporter du PSG, membre de la "tribune Boulogne" est frappé à mort, probablement par des hooligans proches du "virage Auteuil". Six ans après les faits, deux hommes sont à la barre, avec un dossier d'accusation bien mince.

Les faits remontent à 2010 et avaient fait craindre une reprise des violences entre les groupes de supporters "hooligans" du PSG. Le procès qui s’ouvre aujourd’hui fait peser les mêmes inquiétudes. Jusqu’au 30 novembre, la cour d’assises de Paris doit juger deux hommes identifiés comme des proches du "virage Auteuil" (du nom d'une tribune du Parc des Princes) accusés d’avoir provoqué la mort de Yann Lorence, un supporter membre de la tribune rivale dite de "Boulogne".

Le 28 février 2010, au Parc des Princes, dans le XVIe arrondissement de Paris, le club de la capitale affronte l’Olympique de Marseille. Bien que la rivalité entre les deux clubs soit historique et tendue, c’est entre supporters parisiens que les choses vont dégénerer.

A proximité du stade, avant le coup d’envoi, des supporters de Boulogne sont pris en chasse par ceux d’Auteuil. L’un des pourchassés, Yann Lorence, chute dans la rue, en état d’ébriété, selon plusieurs témoigages. Là, il est roué de coups. L’un des deux accusés lui aurait même sauté à pieds joints sur la tête. Yann Lorence sombre dans le coma et décèdera une semaine plus tard.

A la barre, Romain Lafon, 37 ans, suspecté d’être celui qui a sauté sur le visage de la victime. A ses côtés, Jérémy Banh, 35 ans, soupçonné d’avoir également porté des coups. Une liste d’accusés bien maigre pour la famille de la victime qui rappelle que les images de vidéosurveillance, sur lesquelles il est très difficile de distinguer précisément les protagonistes, montrent clairement qu’un groupe nettement plus important s’est attroupé autour de Yann Lorence.

Et le verdict est loin d’être acquis pour l’accusation. Les deux accusés nient les faits qui leur sont reprochés. Seuls éléments à charge, quelques mauvaises images de caméras placées autour du stade, et le fait que, selon plusieurs témoignages, Romain Lafon se soit vanté d’avoir sauté sur le visage de Yann Lorence. Ses avocats estiment qu’il n’a fait que s'attribuer par vantardise des faits qu’il a vu sans les commettre. Une tâche de sang a également été relevée sur sa chaussure, mais les analyses n'ont jamais permis de confirmer qu'il s'agissait de celui de la victime. Autre point noir pour la défense, le profil des suspects, et notamment de Romain Lafon actuellement incarcéré… pour des faits concernant un autre match, une rencontre entre Paris et les Suédois de Malmö en 2015.

La police a procédé à de nombreuses interpellations au cours de l’enquête, mais très peu de témoins se sont exprimés lors de l’instruction. Un acquittement des deux accusés –qui sont présumés innocents– pourrait mettre le feu au poudre et raviver la violence entre les groupes "ultras" du Parc des Princes.

(Voir ci-dessous les images des échauffourés d'avant-match le 28 février 2010, jour de la mort de Yann Lorence):

 

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