Mort de Zineb Redouane : la police accusée d’avoir dissimulé des images

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La rédaction de France-Soir
Publié le 06 juillet 2019 - 17:56
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Un manifestant tient une pancarte lors d'un rassemblement de Gilets jaunes à Marseille le 27 avril 2019
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© GERARD JULIEN / AFP/Archives
Zineb Redouane est morte après l'explosion d'une grenade incapacitante lancée dans son appartement.
© GERARD JULIEN / AFP/Archives

L'avocat de la famille de Zineb Redouane, décédée en marge d'une manifestation de Gilets jaunes, a déposé plainte pour"faux en écriture publique aggravé". Il met en doute la version des enquêteurs selon laquelle la caméra qui aurait permis de filmer le tir de grenade ne fonctionnait pas ce jour-là.

La plainte déposée par l'avocat de la famille de Zineb Redouane porte sur un "faux en écriture publique aggravé". Mais en filigrane, la partie civile met une nouvelle fois en doute l'impartialité de la justice et de la police dans l'enquête sur la mort de cette octogénaire, survenue peu après qu'une grenade incapacitante a explosé dans son appartement, en marge d'une manifestation de Gilets jaunes à Marseille le 2 décembre dernier. 

Selon la plainte déposée par  Me Yassine Bouzrou et citée par Le Parisien, les PV de l'IGPN (la "police des polices") révèlent que les images de quatre caméras situées à proximité ont été demandées entre le 4 et le 6 décembre. Les trois premières caméras "permettent de montrer l'ambiance générale sur les lieux ce soir-là". Pour la quatrième, "l'image est fixe et zoomée en direction du trottoir du magasin C&A, face à la rue des Feuillants" et "ne permet pas d'identifier le visage du tireur en raison de la mauvaise qualité des images et du zoom", détaille le quotidien. Pour l'avocat de la famille, il s'agit là d'"une altération de la vérité".

Voir: Mort de Zineb Redouane: "suspicions" envers les juges, l'enquête dépaysée

Mais surtout, il doute du fait qu'une cinquième caméra, selon lui idéalement positionnée, ne marchait pas ce jour-là. "Il est particulièrement surprenant que ce soit justement cette caméra qui ait été déclarée inopérante. (...)  La thèse malheureuse du défaut de fonctionnement de la caméra la plus proche des lieux des faits n'est pas crédible, et ce notamment au regard des manœuvres employées", détaille-t-il. En clair, Yassine Bouzrou sous-entend que les images auraient pu être dissimulées ou détruites par les policiers. 

L'avocat avait déjà mis en cause les conditions de l'enquête et notamment la présence d'un des magistrats du parquet travaillant dessus le jour du drame aux côtés des forces de l'ordre. Le procureur général près la cour d’appel d’Aix-en-Provence a par conséquent accepté le dépaysement de l'enquête afin d'éviter des "polémiques inutiles". 

Dénonçant la lenteur des investigations, l'avocat de la famille avait en avril dernier déposé une plainte pour "violence volontaire ayant entraîné la mort sans intention de la donner" et demandé le dépaysement. "La juridiction de Marseille semble protéger le policier dans la mesure où aucun tireur n’a été identifié", juge-t-il.

Lire aussi:

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