Mort du petit Killian : 20 ans de prison pour sa mère, 30 pour son ex-compagnon

Une mère et son ex-compagnon ont été condamnés respectivement jeudi par la cour d'assises de Pau à 20 et 30 ans de réclusion criminelle pour "violences répétées ayant entraîné la mort sans intention de la donner" envers le petit Killian, décédé en 2013 à l'âge de quatre ans et demi après avoir été battu pendant sept heures.

La cour d'assises de Pau a condamné jeudi 10 une mère à 20 ans de réclusion criminelle et son ex-compagnon à 30 ans pour "violences répétées ayant entraîné la mort sans intention de la donner" envers le petit Killian, décédé en 2013 à l'âge de quatre ans et demi.

Le drame a eu lieu en septembre 2013. Pendant sept heures, le petit garçon avait connu l'enfer: coups, bousculades et coups de ceinture. Dans un état grave, il avait finalement été admis à l'hôpital de Pau où il a succombé à un oedème cérébral majeur. Dans un premier temps, la mère, Diana Coadassé, avait assuré que la petite victime était tombée dans la baignoire.

Mardi 8 et mercredi 9, aux assises de Pau, elle et Matthieu Mau, un homme qu'elle avait rencontré sur Internet et avait qui elle avait entretenu une relation épisodique, ont reconnu avoir commis des violences sur l'enfant. Ils n'ont cessé cependant de se rejeter mutuellement la responsabilité du coup fatal qui avait engendré sa mort. "Elle est obligée par vous et vous êtes obligé par elle. Personne ne veut frapper cet enfant, mais il est mort", a lancé le président de la cour, cité par Sud-Ouest, à Matthieu Mau. Puis, à la mère qui assure être restée avec son compagnon le soir du drame malgré les violences car elle "ne savai(t) pas où aller, ne connaissai(t) pas Pau": "durant ce procès, vous avez l'occasion de dire les choses. C'est le moment d'arrêter de pleurer sur votre sort".

Mercredi, la cour a accueilli un témoignage accablant pour les accusés. Celui de l'infirmière qui a accompagné Killian jusqu'à son dernier souffle. En larmes, elle a raconté l'attitude des parents à l'hôpital. Diana Codassé était complètement effacée tandis que Matthieu Mau donnait une explication abracadabrante pour chaque blessure et ecchymose, a-t-elle assuré. "Ca sonnait faux. Il pleurait sans larme", a-t-elle déclaré, citée par France Bleu, ajoutant: "j'en tremble encore". Car au service des urgences pédiatriques, ceux qui ont assisté à la scène sont plusieurs à "être traumatisés à jamais". Après avoir entendu son témoignage, fait rarissime, le président l'a remerciée. "Merci madame. Depuis le début de ce procès, vous êtes la première à amener de l'humanité, à humaniser cet enfant", a-t-il déclaré.  

Jeudi 10, alors que les accusés reconnaissaient enfin être tous les deux responsables du décès du petit garçon, l'avocat général, Jean-Christophe Muller, a requis 30 ans de réclusion contre la mère "qui sera en prison sans son fils jusqu'à la fin de sa vie", selon La République des Pyrénées qui rapporte ses propos, et Matthieu May "qui n'en avait rien à faire de l'enfant et ne pensait qu'à lui".