Mort d'un jeune ostréiculteur, intoxiqué par les algues vertes ?

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La rédaction de France-Soir
Publié le 08 juillet 2019 - 22:34
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Algues vertes sur une plage bretonne en 2017.
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© DAMIEN MEYER / AFP/Archives
Les algues vertes peuvent produire du sulfure d'hydrogène, un gaz mortel.
© DAMIEN MEYER / AFP/Archives

Plusieurs associations pointent la responsabilité des algues vertes suite au décès samedi 6 d'un jeune ostréiculteur dans le Finistère. Certains dénoncent un scandale sanitaire et politique, la prolifération de ces végétaux étant imputée à l'agriculture. Une autopsie a été ordonnée.

La victime est un jeune homme de 18 ans en pleine santé. Des questions se posent donc sur le décès de cet ostréiculteur saisonnier, victime samedi d'un arrêt cardiaque dans la baie de Morlaix (Finistère) alors qu'il travaillait dans un parc à huîtres.

Le parquet a ordonné une autopsie afin de découvrir les causes de la mort, mais déjà certains pointent du doigt les algues vertes, capables de libérées un gaz toxique, et dont la prolifération relève pour certains du scandale sanitaire, sur fond d'intérêts économiques et politiques.

Deux associations de protection de l’environnement ont signalé au procureur la possibilité d'une intoxication au sulfure d'hydrogène. Ce gaz mortel est libéré par la décomposition des algues et peut provoquer un arrêt cardiaque. Les incidents sont relativement rares car il se distingue par une odeur forte, caractéristique et nauséabonde d'œuf pourri. Une odeur qui ne permet cependant pas de deviner si la concentration de gaz est faible ou mortelle.

Voir: Algues vertes - une bande dessinée jette un pavé dans la mare

Parfois enfermé sous une croute d'algues sèches, le sulfure d'hydrogène peut être libéré par celui qui marche dessus. C'est ainsi qu'un cavalier a failli succomber en 2009 sur une plage des Côtes-d'Armor. Son cheval avait été moins chanceux. D'autres cas font débat.

Le sujet est sensible, car la prolifération des algues est imputée à l'agriculture et au rejet de nitrate et d'azote dans les cours d'eau, lesquelles se déversent ensuite dans la mer. "Comment ne pas mettre en relation cette poussée anormale d’algues en ces lieux avec la rivière du Frout qui se jette dans la baie dans laquelle nous avons mesuré un taux de 53 mg/l de nitrates", s’interrogent les associations Sauvegarde du Trégor et Halte aux marées vertes.

"Comme dans les grands scandales sanitaires, un travail de désinformation a été fait sur le sujet des algues vertes, des travaux scientifiques ont été mis de côté, des contre discours sont arrivés du monde industriel, couverts par le monde politique", affirme de son côté Inès Léraud, journaliste à Radio France et membre du média Disclose co-auteure d'une BD sur le sujet.

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