Mort d'un supporter du PSG : l'accusé affirme n'avoir "jamais lynché personne"

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La rédaction de FranceSoir.fr avec AFP
Publié le 29 novembre 2016 - 21:23
L'accusé a assuré ne pas avoir assisté au "lynchage" de Yann Lorence.
Accusé d'avoir tué le supporter du PSG Yann Lorence en 2010, Romain Lafon a assuré ce mardi, devant les assises, n'avoir "à aucun moment participé à ce lynchage de lâches". Grièvement blessée après une bagarre entre supporters rivaux du club parisien, la victime était morte après deux semaines de coma.

Jugé aux assises pour la mort du supporter du PSG Yann Lorence en 2010, Romain Lafon, le principal accusé, a assuré ce mardi 29 qu'"à aucun moment" il n'a "participé à ce lynchage de lâches". Grièvement blessé après une bagarre entre supporters rivaux du club parisien aux abords du Parc des Princes le 28 février 2010, Yann Lorence, 37 ans, était mort après deux semaines de coma.

Supporter de la tribune Boulogne du Parc des Princes, Yann Lorence faisait figure d'ancien, qui s'était rangé des voitures. Un homme "très attachant", "jamais violent", a témoigné sa soeur. Des policiers affirment que Romain Lafon s'était vanté d'avoir sauté à pieds joints sur la tête de la victime et qu'il avait mimé la scène. Gilet noir, cheveux rasés sur les cotés, plus longs et noués sur le dessus, l'accusé invoque une mauvaise interprétation de ses dires de la part des policiers.

Il assure ne pas avoir assisté au "lynchage" de Yann Lorence. Et s'il a été vu sautillant peu après, c'est qu'il avait déduit que la victime s'était fait piétiner. Le soir des faits, il s'était approché de l'attroupement autour d'un homme gisant au sol, désireux de savoir s'il était ou non de sa tribune. Il avait alors poussé un homme, qui s'avérait être un policier des renseignements généraux. "Qu'est-ce que tu fous avec ce facho?", lui avait-il alors demandé, après avoir reconnu à la fois la victime et le fonctionnaire de police.

Les policiers l'ont décrit en train de se faire congratuler par des camarades mais, selon lui, c'était sans rapport avec ce qui était arrivé à la victime. "J'étais content d'être resté debout bien sûr", dit-il, "je me vante rarement quand je tape quelqu'un". S'exprimant avec vigueur - "quatre jours que je me tue à entendre des sacrées âneries sur moi" - au point de se faire reprendre à plusieurs reprises par le président, il a expliqué qu'il n'a "aucunement" porté de coups à Yann Lorence.

"Même en état d'ébriété, je sais qui je tape et quand je tape", poursuit-il, assurant que ce jour-là, il n'était "pas parti dans l'optique de (se) battre". Il affirme n'avoir "jamais lynché personne" et avoir son "code d'honneur": "Quand je me bats, le mec tombe, je passe au suivant. Je suis un homme, je suis pas un lâche". "Sincèrement et profondément désolé de ce qui est arrivé à Yann", Romain Lafon a adressé à la famille de la victime ses "profondes condoléances".

Dans la matinée, son co-accusé Jérémi Banh a dit qu'il n'avait pas participé à l'agression et qu'il ne s'était approché du groupe de personnes entourant Yann Lorence que par "curiosité malsaine". Le président a rappelé que, lors de sa garde à vue, puis devant le juge d'instruction, il avait reconnu "deux, trois coups" portés "aux jambes" de la victime, avant de se rétracter. "J'ai voulu donner un peu quelque chose" aux enquêteurs dans l'espoir d'être libéré, a avancé Jérémi Banh, reprochant aux policiers de l'avoir "embobiné".

L'accusé s'est tourné vers la famille de Yann Lorence, avec ces mots: "il faut que la justice passe, je compatis, mais je n'ai agressé personne". Déplorant que dans la foule de ceux qui s'en sont pris à Yann Lorence, "la plupart n'ont pu être identifiés", Me Paul Le Fèvre, avocat de la famille du supporter, a rappelé les "déclarations accablantes" des policiers contre Romain Lafon.

"Ce soir-là Yann était seul et donc il n'était rien, c'est ça le fascisme", a-t-il plaidé, décrivant les supporters violents comme "des petits piranhas": "c'est le groupe qui les couvre, c'est le groupe qui les change". "Le groupe c'est leur arme et l'alcool, c'est leur étincelle", a conclu l'avocat, pour qui "le groupe n'est pas une excuse". Le verdict est attendu mercredi.

 

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