Mutisme et poing levé à l'ouverture du procès de nationalistes corses
Mutisme et poing levé: le procès de trois jeunes nationalistes corses jugés pour un attentat commis en 2012 contre la sous-préfecture de Corte (Haute-Corse) s'est ouvert ce mercredi 28 devant la cour d'assises spéciale de Paris.
Seul accusé à comparaître détenu, Nicolas Battini, portant lunettes et barbe, vêtu d'un costume noir et d'une chemise blanche, a fait son entrée dans le box de la cour d'assises le poing levé, lançant "Viva a Nazione" à des proches assis dans la salle.
S'il accepte de décliner son identité, son âge et son lieu de naissance, il prévient la cour qu'il refusera ensuite de répondre aux questions. "Vous pouvez changer d'avis, la grandeur de l'être humain, c'est d'évoluer", lui glisse la présidente Jacqueline Audax sans trop y croire.
Depuis son arrestation, Nicolas Battini a en effet refusé de répondre aux questions des enquêteurs et des juges sur l'affaire, se contentant de développer un discours politique. Quelques jours avant l'ouverture du procès, il justifiait à nouveau son "combat politique" sur une radio locale corse, Radio Paese (radio pays) qui l'avait enregistré dans sa cellule de la maison de Bois-d'Arcy (Yvelines).
Assis face à la cour devant le box, le second accusé, Stéphane Tomasini, lui, comparaît libre. Visage juvénile, sweat-shirt, jean, baskets, il explique avoir repris des études à l'université de Corte par correspondance.
Le dernier accusé, Joseph-Marie Verdi, sera le grand absent du procès. Le petit-fils de Charles Pieri, figure du nationalisme corse, est en fuite depuis le printemps 2013. Un mandat d'arrêt a été délivré contre lui.
Les trois jeunes hommes, âgés de 22 à 24 ans, sont accusés d'avoir participé à un attentat à la voiture bélier le 1er avril 2012 contre la sous-préfecture de Corte. Ce jour-là, une voiture avait défoncé la grille et pénétré dans la cour. Elle avait été incendiée et un engin explosif, qui n'avait pas fonctionné, avait été retrouvé.
Les accusés étaient tous trois à l'époque membres d'un syndicat étudiant Ghjuventu Indipendentista, implanté à l'université de Corte. Ce syndicat, proche du mouvement nationaliste Corsica Libera, affichait son soutien à l'action du FLNC, qui a annoncé le dépôt des armes en 2014. Le procès est prévu jusqu'au 7 octobre.
L'article vous a plu ? Il a mobilisé notre rédaction qui ne vit que de vos dons.
L'information a un coût, d'autant plus que la concurrence des rédactions subventionnées impose un surcroît de rigueur et de professionnalisme.
Avec votre soutien, France-Soir continuera à proposer ses articles gratuitement car nous pensons que tout le monde doit avoir accès à une information libre et indépendante pour se forger sa propre opinion.
Vous êtes la condition sine qua non à notre existence, soutenez-nous pour que France-Soir demeure le média français qui fait s’exprimer les plus légitimes.
Si vous le pouvez, soutenez-nous mensuellement, à partir de seulement 1€. Votre impact en faveur d’une presse libre n’en sera que plus fort. Merci.