Nigeria : d'anciennes victimes de Boko Haram violées par des responsables sécuritaires nigérians
Un rapport dévoilé par l'organisation Human Rights Watch (HRW) affirme que des responsables nigérians, notamment des soldats, des policiers et des membres d'une milice d'autodéfense, se sont adonnés à des exactions envers des réfugiées.
Ce sont au total 43 femmes ou filles, déplacées dans sept camps de la ville de Maiduguri la capitale de l'Etat du Borno, qui ont été recensée par HRW comme ayant été abusé sexuellement par des responsables de ces camps. Certaines ont été droguées puis violées alors que d'autres ont été contraintes à des relations non consenties en échange d'assistance financière ou de fausses promesses de mariage.
Placés dans des camps suite à l'emprise du groupe islamiste Boko-Haram sur le nord du Nigeria, les quelque 2,6 millions de personnes déplacées vivent maintenant sous la coupe des soldats et des policiers qui leur promettent monts et merveilles en l'échange de rapports sexuels.
"C'est déjà terrible que ces femmes et jeunes filles n'obtiennent pas le soutien dont elles ont tant besoin après les traumatismes effroyables dont elles ont été victimes aux mains de Boko-Haram. Mais c'est honteux et scandaleux que les personnes qui sont censées protéger ces femmes et ces filles les attaquent et abusent d'elles" dénonce dans un communiqué Mausi Segun, chercheuse pour le HRW.
Une fille de 17 ans raconte à l'organisation: "un jour, un policier m'a demandé d'avoir des relations sexuelles avec lui. J'ai refusé mais il m'a forcée. Cela n'est arrivé qu'une fois mais je suis tombée enceinte. Quand je lui en ai parlé, il a menacé de me tuer si j'en parlais à quelqu'un. J'étais terrorisée et je n'ai pas porté plainte".
Quant à lui, le président du Nigeria, Muhammadu Buhari a déclaré dans un communiqué qu'il avait demandé à la police "de commencer immédiatement une enquête à ce sujet" et qu'il était "préoccupé et choqué" par ce rapport.
Depuis 2009, le groupe islamiste Boko Haram a fait plus de 20.000 morts au Nigeria et les 2,6 millions de déplacés ne peuvent toujours pas rentrer chez eux. Ces derniers commencent à souffrir de la famine et des problèmes sanitaires.
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