Pakistan : au moins 21 morts dans l'attaque d'une université par des talibans

Les talibans ont mené une violente attaque ce mercredi dans le nord-ouest du Pakistan, dans les zones tribales, à proximité de la frontière afghane. Au moins 21 personnes sont mortes et plus d'une trentaine ont été blessées lors d'une attaque menée par des hommes armés contre l'université Bacha Khan de Charsadda, une ville située à une cinquantaine de kilomètres de Peshawar. Les autorités pakistanaises ont annoncé la fin de combats après une matinée de lutte entre les assaillants et les forces de sécurité d'Islamabad.

Les autorités ont dit ignorer le nombre exact d'individus composant le commando qui a attaqué l'université. L'armée, de son côté, a annoncé avoir tué quatre assaillants.

Les talibans immédiatement ont revendiqué l'assaut. "Nos quatre kamikazes ont mené l'attaque contre l'université de Bacha Khan aujourd'hui", a déclaré par téléphone un commandant du Tehreek-e-Taliban Pakistan (TTP, un groupe taliban actif au Pakistan et en Afghanistan), Umar Mansoor. "Cette attaque a été lancée en représailles à l'opération Zarb-e-Azb", une vaste offensive antiterroriste actuellement menée par l'armée dans les zones tribales du nord-ouest frontalières de l'Afghanistan, a-t-il indiqué, menaçant d'organiser de nouvelles attaques si l'assaut militaire contre le sanctuaire des combattants islamistes ne prenait pas fin.

Des chaînes de télévision du pays ont diffusé des images montrant des étudiantes fuyant le campus, et les routes de Charsadda bloquées par l’arrivée des forces de sécurité. Des étudiants ont rendu hommage à l’héroïsme d’un jeune enseignant, répondant selon les médias au nom de Syed Hamid Hussain, qui a tenté de s’opposer avec une simple arme de poing aux assaillants lourdement armés pour protéger ses étudiants avant d’être tué. Le président pakistanais Mamnoon Hussain a exprimé ses condoléances à sa famille.

L'attaque de ce matin rappelle le pire attentat du pays, perpétré il y a un peu plus d'un an dans une école de Peshawar, par des talibans qui avaient massacré de sang-froid plus de 150 personnes, en majorité des écoliers.