"Papa, ne fais pas ça" : premier jour éprouvant au procès de l'électricien qui a égorgé au couteau sa femme enceinte et ses deux petits garçons

Auteur(s)
La rédaction de FranceSoir.fr
Publié le 04 juillet 2017 - 12:29
Image
couteau-sang-meurtre
Crédits
©Morebyless/Flickr
Toute la famille est tombée sous la lame du père un matin de l'été 2014 (illustration).
©Morebyless/Flickr
Devant la cour d'assises du Val-de-Marne, à Créteil, un électricien moldave de 40 ans répond du triple meurtre de sa femme en fin de grossesse et de ses deux petits garçons. L'accusé n'a pas pu donner d'explications claire pour expliquer précisément le coup de folie qui l'a poussé à poignarder sa famille à l'heure du petit-déjeuner.

Lundi 3 s'est aux assises du Val-de-Marne à Créteil le procès du "papa de l'horreur". Les jurés, face à des faits dont la lecture est insoutenable, doivent essayer de comprendre ce qui a poussé ce père de famille moldave un matin d'été 2014 à égorger ses enfants avant de massacrer son épouse de 17 coups de couteaux. Cette dernière était enceinte de leur troisième enfant, une grossesse proche du terme lorsqu'elle est tombée sous la lame de son mari meurtrier.

Le premier jour d'audience a d'ailleurs été éprouvant pour ceux qui assistaient aux débats. Premier moment fort, celle du membre de la police criminelle, pourtant rompu aux scènes de meurtre, qui a témoigné de l'horreur à laquelle il a assisté en arrivant sur les lieux. Et de l'autopsie abominable où, sur la table du légiste, reposaient Anthoine 5 ans et Raphaël 18 mois, égorgés par leur papa. Et surtout Tina, l'épouse poignardée qui portait encore dans son ventre la petite fille qui aurait du naître quelques semaines plus tard.

L'audition du père, elle, s'est faite dans un mélange de sanglots et d'explications étranges. Une dispute avec sa femme, sur fonds de problèmes financiers et, selon les enquêteurs la pression exercée par une épouse qui "tenait les rênes du ménage". C'est donc a priori sur un coup de folie furieuse que Sébastien, après avoir avalé son café du matin, se saisit d'un couteau et exécute froidement, à l'arme blanche, sa petite famille.

Après le crime, le mari meurtrier a fui en Allemagne, se retranchant dans une chambre d'hôtel de Francfort. Là, il aurait pensé à se suicider avant de renoncer. Il a expliqué à la barre avoir entendu dans sa tête la voix de son petit Anthoine, égorgé quelques jours plus tôt, qui lui disait "papa, ne fais pas ça" sans que l'on sache exactement s'il parlait de son envie d'en finir ou d'une supplication du petit garçon au moment où son papa lui ôtait froidement la vie à coups de couteau. L'homme repassera finalement la frontière pour se rendre.

Aucune explication à l'issue de cette première journée sur ce qui a pu réellement déclencher cette barbarie dans le petit deux pièces familial du Perreux-sur-Marne. Lors de l'instruction, Sébastien avait expliqué qu'il avait décidé de commettre le triple meurtre en évoquant "Dieu" et le fait qu'il est "devenu un numéro et les numéros n'ont pas droit à des sentiments". Ces déclarations et l'audition à la barre n'éclairent pas vraiment sur ce qu'il s'est passé dans l'esprit de l'électricien moldave. La famille de Tina, en larmes dans l'assistance à l'écoute des évocations de la boucherie, va devoir encore supporter le récit macabre chaque jour, jusqu'à vendredi jour du verdict. L'accusé risque la perpétuité.

À LIRE AUSSI

Image
Des voitures de police.
Tours : un bébé de 6 mois poignardé à mort par sa grand-mère
Une femme âgée de 53 ans aurait poignardé à mort sa petite-fille, un bébé de six mois, lundi 20 à Tours (Indre-et-Loire). L'auteure présumée des coups mortels a été in...
21 avril 2015 - 16:02
Société

L'article vous a plu ? Il a mobilisé notre rédaction qui ne vit que de vos dons.
L'information a un coût, d'autant plus que la concurrence des rédactions subventionnées impose un surcroît de rigueur et de professionnalisme.

Avec votre soutien, France-Soir continuera à proposer ses articles gratuitement  car nous pensons que tout le monde doit avoir accès à une information libre et indépendante pour se forger sa propre opinion.

Vous êtes la condition sine qua non à notre existence, soutenez-nous pour que France-Soir demeure le média français qui fait s’exprimer les plus légitimes.

Si vous le pouvez, soutenez-nous mensuellement, à partir de seulement 1€. Votre impact en faveur d’une presse libre n’en sera que plus fort. Merci.

Je fais un don à France-Soir

Dessin de la semaine

Portrait craché

Image
Castex
Jean Castex, espèce de “couteau suisse” déconfiné, dont l'accent a pu prêter à la bonhomie
PORTRAIT CRACHE - Longtemps dans l’ombre, à l’Elysée et à Matignon, Jean Castex est apparu comme tout droit venu de son Gers natal, à la façon d’un diable sorti de sa ...
13 avril 2024 - 15:36
Politique
Soutenez l'indépendance de FS

Faites un don

Nous n'avons pas pu confirmer votre inscription.
Votre inscription à la Newsletter hebdomadaire de France-Soir est confirmée.

La newsletter France-Soir

En vous inscrivant, vous autorisez France-Soir à vous contacter par e-mail.