Paraguay : violée à 10 ans par son beau-père, elle n'a pas le droit d'avorter
©Flickr Creative CommonsC'est un drame qui fait scandale au Paraguay: une fillette de 10 a été violée par son beau-père, enceinte de 5 mois, elle n'a pas le droit d'avorter. En effet, dans ce pays d'Amérique du Sud, très catholique, l'avortement strictement interdit, même en cas de viol.
En l'examinant la semaine dernière dans un hôpital d'Asunción, les médecins ont constaté une "croissance de l'abdomen" et ont "d'abord pensé qu'il s'agissait d'une tumeur", avant qu'une échographie ne révèle une grossesse.
Mardi 28 avril, la fillette a été hospitalisée en raison des risques pour sa santé, c'est alors qu'elle a confié aux médecins avoir été abusée par son beau-père. L'état de cette jeune fille fait peser un risque sur sa vie. "Elle n'est pas en condition d'avoir un enfant. C'est une grossesse à haut risque pour la mère et le fœtus" a expliqué Ricardo Oviedo, le directeur de l'hôpital des enfants d'Asunción. Ces risques pourraient ouvrir la voie à une dérogation et à un avortement exceptionnel.
La mère de la fillette, employée dans une cantine scolaire, a été arrêtée. La justice la soupçonne d'avoir eu connaissance des viols et de n'avoir rien dit. Toutefois, en janvier 2014, la mère, qui a deux autres enfants de 8 et 13 ans, avait rapporté aux autorités judiciaires de Luque, en banlieue d'Asunción, des rumeurs d'agressions sexuelles de la part de son concubin, sans pour autant déposer plainte. Le procureur avait ordonné une expertise psychologique et l'affaire avait été classée sans suite.
Le beau-père, un garagiste de 42 ans, est pour sa part toujours en fuite et est activement recherché.
Ce faut divers sordide met en plein lumière une réalité funeste au Paraguay: 19% des grossesses de ce pays, l'un des plus pauvres d'Amérique du Sud, concernent des mineures. Une situation que déplore le Dr. Oviedo qui regrette: "c'est triste pour notre société, indigne, mais cela doit nous obliger à agir contre ce fléau. Chaque citoyen doit dénoncer les abus pour que les enfants soient protégés".
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