Paris : l'enseigne "Au Nègre Joyeux" sera prochainement retirée
Elle date de 1748 et témoigne du passé français colonialiste. Cible de polémiques depuis plusieurs années, l'enseigne "Au Nègre Joyeux", située rue Mouffetard dans le Ve arrondissement de Paris, va prochainement être retirée. Une décision prise par le Conseil de Paris sur proposition du groupe communiste. D'après les premières informations divulguées, elle sera rénovée puis exposée au musée Carnavalet, musée de la Ville de Paris.
Très controversée, cette affiche est le seul souvenir d'une chocolaterie datant du XVIIIe siècle. Dessus, se trouve un homme noir en uniforme de domestique en train de servir une femme blanche, visiblement issue de la haute bourgeoisie. Pour le groupe communiste, qui demande également la création d'un musée de l'esclavage, cette présence sur l'espace public est "insultante et blessante".
Mais la décision de l'enlever de la façade n'a pas fait l'unanimité au sein du Conseil. Le premier adjoint d'Anne Hidalgo, Bruno Julliard (PS), a par exemple voté pour par crainte d'une éventuelle "instrumentalisation" mais a estimé qu'il ne s'agissait pas d'une solution: "Je ne pense pas que le meilleur travail pédagogique soit d'effacer ces traces et de les réserver à un musée".
De son côté, Florence Berthout (LR), la maire du Ve arrondissement, a estimé que "l'esclavage fut une abomination" mais que cette enseigne était "un marqueur de notre continuité historique et le marqueur d'une époque". Comme de nombreux habitants, elle souhaiterait apposer une plaque explicative à proximité de l'affiche. Même son de cloche pour la conseillère EELV de Paris, Sandrine Mées qui souhaitait le préserver "pour ne pas cacher l'histoire mis au contraire pour se souvenir".
Les références au colonialisme sont souvent sources de polémiques. Il y a quelques jours, à Lyon, un bar à cocktails, nommé "La Première Plantation" a été accusé de faire l'apologie du colonialisme et de l'esclavagisme suite à la parution d'un article du Petit Bulletin. En cause: les propos tenus par l'un des deux gérants de l'établissement. Interrogé sur le nom de son bar, il a expliqué qu'il s'agissait d'une référence aux plantations de canne à sucre dans les colonies françaises précisant qu'il cherchait "à retranscrire l'esprit colonial, un esprit à la cool, une époque où l'on savait recevoir".
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