Paris : plusieurs centaines de personnes manifestent leur soutien aux migrants à Stalingrad

Auteur(s)
La rédaction de FranceSoir.fr avec AFP
Publié le 03 novembre 2016 - 07:52
Image
Migrants campements Stalingrad mars 2016
Crédits
©Joel Saget/AFP
Une manifestation de soutien aux migrants et réfugiés installés dans un vaste campement du nord-est de la capitale, à Stalingrad, s'est déroulée mercredi soir.
©Joel Saget/AFP
Une manifestation de soutien aux migrants et réfugiés installés dans un vaste campement du nord-est de la capitale, à Stalingrad, s'est déroulée mercredi soir. Ce campement doit être évacué cette semaine dans la foulée du démantèlement de la "Jungle" de Calais.

Plusieurs centaines de personnes ont manifesté leur soutien, mercredi soir à Paris, aux migrants installés dans un vaste campement du nord-est de la capitale, qui doit être évacué cette semaine dans la foulée du démantèlement de la "Jungle" de Calais.

Scandant "So-, so-, solidarité", "Police, no!", migrants, manifestants et représentants d'associations ont réclamé le respect des "droits" des migrants. Ils ont défilé le long de l'avenue de Flandres en brandissant un tract signé "des demandeurs d'asile de Paris, quartier de Stalingrad", qui exigeait notamment "un logement pérenne", "la continuité de la procédure" de demande d'asile, ou encore "la non-expulsion des migrants". "Nous vivons là, c'est très difficile, il fait très froid", dit Mahmoud, Afghan de 24 ans. "Nous demandons au gouvernement de donner des logements et de faire avancer les demandes d'asile".

Le cortège, composé notamment d'Afghans, de Somaliens et de Soudanais comptait essentiellement des hommes. "On vit par terre dans le froid. Il n'y a pas grand monde qui vient nous aider. La police enlève les tentes. Avant, j'étais deux ans à Calais, j'ai eu beaucoup d'incidents avec la police. Je pensais que la police en France était bien", raconte Hussein, Somalien, depuis trois mois dans la capitale. Peu avant 21H00, les manifestants se dispersaient "dans le calme", selon la préfecture de police.

Lundi, une nouvelle opération policière pour contrôler les migrants et nettoyer le site a eu lieu dans ce campement du quartier de Jaurès-Stalingrad, où quelque 2.000 personnes selon les autorités ont trouvé refuge sur les trottoirs. "C'est un éternel recommencement: la police enlève tout, les migrants reviennent et se remettent au même endroit", dit Yasmine, une parisienne venue mercredi soir distribuer de la nourriture aux migrants.

Évacué à deux reprises en juillet et septembre, ce campement situé dans un quartier populaire s'est à chaque reformé et a grossi. Dans un communiqué, la préfecture d'Ile-de-France et l'Agence régionale de santé (ARS) ont évoqué mercredi "plusieurs milliers de personnes" sur le campement, où "une cinquantaine de cas suspects de varicelle ont été signalés". Selon plusieurs associations, le campement a notamment pris de l'ampleur en raison de flux venant de Calais où la "Jungle" a été démantelée la semaine dernière.

Samedi, le Premier ministre Manuel Valls a promis la "mise à l'abri" des occupants du campement, cette semaine. "Ces personnes vont bénéficier d’une mise à l’abri dans les jours qui viennent, organisée par les services de l'Etat" a confirmé mercredi la préfecture d'Ile-de-France. "Il faut organiser l'accueil et répartir l'effort au niveau européen. Ce n'est pas en démantelant qu'on règle le problème, les rafles ne font qu'accentuer la misère", a estimé Julien Bayou, porte-parole d'Europe Écologie Les Verts, qui a participé à la manifestation mercredi.

Pour empêcher la reconstitution à répétition des campements, la maire de Paris a décidé d'ouvrir prochainement un "centre d'accueil humanitaire" doté de 400 lits au départ. Il s'agit de prendre en charge les migrants avant de les répartir dans des Centres d'accueil et d'orientation (CAO) en régions, similaires à ceux qui ont accueilli les migrants de Calais.

 

À LIRE AUSSI

Image
Des migrants dans un campement de fortune à Paris.
Campements de migrants à Paris : opérations de contrôle avant l'évacuation
Alors que les campements de migrants installés dans le Nord de Paris grossissent depuis plusieurs jours, une opération de "contrôle administratif", prélude à une évacu...
31 octobre 2016 - 14:19
Société
Image
La Jungle de Calais en cours de démantèlement le 31 octobre 2016.
Jungle de Calais : dernière journée de destruction du campement ce lundi
Les travaux de démolition, pour raser la Jungle de Calais, ont repris ce lundi matin et devraient prendre fin dans la soirée. L'église et la mosquée de fortune, préser...
31 octobre 2016 - 12:19
Société
Image
Intervention des pompiers.
Puy-de-Dôme : un futur centre d'accueil et d'orientation pour migrants incendié
Dans la nuit de dimanche à ce lundi, un futur centre d'accueil et d'orientation (CAO) situé à Loubeyrat (Puy-de-Dôme) a été légèrement endommagé par un incendie volont...
24 octobre 2016 - 16:47
Société

L'article vous a plu ? Il a mobilisé notre rédaction qui ne vit que de vos dons.
L'information a un coût, d'autant plus que la concurrence des rédactions subventionnées impose un surcroît de rigueur et de professionnalisme.

Avec votre soutien, France-Soir continuera à proposer ses articles gratuitement  car nous pensons que tout le monde doit avoir accès à une information libre et indépendante pour se forger sa propre opinion.

Vous êtes la condition sine qua non à notre existence, soutenez-nous pour que France-Soir demeure le média français qui fait s’exprimer les plus légitimes.

Si vous le pouvez, soutenez-nous mensuellement, à partir de seulement 1€. Votre impact en faveur d’une presse libre n’en sera que plus fort. Merci.

Je fais un don à France-Soir

Dessin de la semaine

Portrait craché

Image
Castex
Jean Castex, espèce de “couteau suisse” déconfiné, dont l'accent a pu prêter à la bonhomie
PORTRAIT CRACHE - Longtemps dans l’ombre, à l’Elysée et à Matignon, Jean Castex est apparu comme tout droit venu de son Gers natal, à la façon d’un diable sorti de sa ...
13 avril 2024 - 15:36
Politique
Soutenez l'indépendance de FS

Faites un don

Nous n'avons pas pu confirmer votre inscription.
Votre inscription à la Newsletter hebdomadaire de France-Soir est confirmée.

La newsletter France-Soir

En vous inscrivant, vous autorisez France-Soir à vous contacter par e-mail.