Pas-de-Calais : il se fait passer pour un recruteur de films pornos gays et organise de faux castings
C'est une usurpation d'identité à des fins particulièrement perverses que relate le quotidien La Voix du Nord. Le journal rapporte les protestations d'un certain Jess Royan, producteur de films X homosexuels de son état, pour le site Crunchboy.com. Or, depuis plusieurs années, l'homme est victime d'un individu se faisant passer pour un recruteur de sa société qui avance cette fausse qualification pour faire passer des castings à de jeunes aspirants hardeurs gays.
Alors que le producteur, le vrai, réside à Bordeaux, c'est dans les environs de Wimereux dans le Pas-de-Calais que sévit l'imposteur. Le mode opératoire est rôdé. L'homme donne un rendez-vous à l'hôtel –et pousse d'ailleurs l'indélicatesse jusqu'à demander à la jeune recrue de payer les frais– et fait passer un casting fictif, prenant photos et vidéos. C'est bien sûr le manipulateur qui se charge lui-même de tester les aptitudes des recrues. Après la rencontre, le faux recruteur ne rappelle évidemment jamais.
Si le jeune acteur abusé appelle pour protester ou se fait menaçant, la rétorsion est immédiate: l'imposteur ayant demandé à la victime d'apporter une pièce d'identité (ce qui est crédible dans un casting réel, au moins pour vérifier que le candidat est majeur), il pouvait retrouver la famille de la victime ou l'employeur et ne se gênait pour envoyer les clichés du "casting".
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Sans surprise, ce genre d'activités s'avère embarrassante pour le gérant de Crunchboy.com qui voit le nom de sa société accolé à une imposture sordide. Le gérant a donc à plusieurs reprises demandé réparation. Le pervers a déjà été condamné une première fois à six mois de prison avec sursis. Ce qui ne l'empêche pas de continuer la manœuvre. L'homme peut d'ailleurs s'appuyer sur une technique particulièrement perverse: il a déjà rencontré Jess Royan lors, dixit le journal, d'une soirée "dans un sauna à Paris", ce qui a permis au manipulateur de prendre un selfie. Il se sert aujourd'hui de cette photo pour se vanter d'une proximité avec le producteur qui n'est que fictive.
Face à des nouvelles plaintes, le parquet de Boulogne-sur-Mer a renvoyé le suspect devant le tribunal en juin 2018.
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