Pédophilie dans l'Eglise : deux nouveaux cas signalés par le diocèse de Lyon

L'évêque auxiliaire de Lyon Emmanuel Gobilliard a fait savoir ce samedi 6 que deux affaires de pédophilie présumées avaient été signalées à la justice depuis mars. Celui-ci avait salué le fait que l'affaire Barbarin ait permis de "percer l'abcès" concernant les silences de l'Eglise. 

Le diocèse de Lyon a annoncé que des enquêtes étaient en cours concernant deux nouveaux cas de pédophilie, révèle ce samedi Franceinfo. L'ecclésiastique à l'origine de ces signalements a précisé que sa décision de les rendre publics avait été notamment motivée par l'affaire Barbarin. L'archevêque de Lyon a été reconnu coupable en premier instance de non-dénonciation d'agressions sexuelles, mais attend encore son procès en appel.

La première affaire concerne un ancien séminariste âgé de 47 ans. Un signalement le concernant a été fait au procureur de la République en mars dernier et porterait sur une agression sexuelle présumée d'un enfant de 12 ans remontant à 1997. De tels faits ne seraient pas soumis à prescription, le délai de 20 ans ne courant pour les victimes des moins de 15 ans qu'à partir de la majorité de celles-ci. 

L'homme a été placé sous contrôle judiciaire mais selon le diocèse, aucune mise à l'écart n'a été nécessaire puisque le suspect n'accomplissait aucune mission sacerdotale. 

Une enquête préliminaire a également été ouverte concernant une autre affaire révélée fin mai aux autorités, mais l'auteur des faits allégués est décédé.

Voir: Pédophilie: l'Eglise défroque le père Preynat, au cœur de l'affaire Barbarin

C'est l'évêque auxiliaire de Lyon et proche du cardinal Barbarin Mgr Emmanuel Gobilliard qui a évoqué ces signalements. Parmi les plus jeunes évêques de France, il s'est notamment fait connaître en évoquant publiquement la question de la sexualité des prêtres.

Au sujet des scandales de pédophilie, l'évêque salue "l'abcès percé", évoquant même "une période favorable".

"Certains me disent: +c'est terrible+, mais moi je dis que c'est très bien, la vérité se fait. Je préfère être dans l'Église maintenant que dans celle d'il y a 20 ans, où on ignorait les choses qui se passaient".

"Le changement réside dans le fait qu'il ne faut pas se prendre pour le centre du monde, il faut faire confiance à la police, la justice. Depuis (le procès Barbarin, ndlr) j'ai déjà fait plusieurs signalements au procureur", commente-t-il.

Lire aussi:

A l'ombre de Barbarin, Mgr Gobilliard lève un voile sur la sexualité des prêtres