Policier écrasé en Savoie : cinq hommes jugés à partir de ce lundi

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La rédaction de FranceSoir.fr avec AFP
Publié le 30 mai 2016 - 10:47
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©Fayolle Pascal/Sipa
Cinq hommes sont jugés à partir de ce lundi devant la cour d'assises de Savoie, pour le meurtre d'un policier
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Cinq hommes sont jugés à partir de ce lundi devant la cour d’assises de Savoie pour le meurtre d’un policier. Il avait été écrasé dans leur fuite et traîné sur 30 mètres à la suite d’un cambriolage commis près de Chambéry, en avril 2012.

Cinq hommes sont jugés à partir de ce lundi 30 pour la mort d'un policier, écrasé dans leur fuite lors d'un cambriolage, près de Chambéry en 2012, une affaire qui avait suscité une vive émotion en pleine campagne présidentielle. Quatre des cinq accusés, âgés de 31 à 42 ans, sont incarcérés. Le cinquième est sous contrôle judiciaire en Tunisie et sera jugé par défaut par la cour d'assises de Savoie.

Dans la nuit du 10 au 11 avril 2012, les policiers avaient été alertés par un voisin qu'un cambriolage était en cours au magasin Darty de Saint-Alban-Leysse (Savoie). Rapidement sur place, une équipe de deux policiers de la Brigade anticriminalité (BAC) de Chambéry tente d'appréhender les auteurs, qui prennent la fuite à bord d'un 4X4 volé de type Porsche Cayenne. Le véhicule heurte la voiture de police puis accélère et percute le brigadier-chef Cédric Pappatico, lui roule dessus et l'entraîne sous ses roues, tandis que des voleurs courent après la voiture pour monter à bord. L'autre policier, Vincent Longue, tire sur le 4X4 sans parvenir à le toucher. Le corps de Cédric Pappatico sera retrouvé 30 mètres plus loin, inanimé. "La reconstitution a montré qu'ils auraient pu l'éviter. C'était un geste volontaire", souligne Me Daniel Cataldi, avocat des parties civiles.

Âgé de 32 ans, père d'une fillette de six ans, Cédric Pappatico était en poste à Chambéry depuis 2005 après avoir travaillé en Seine-Saint-Denis. Sa femme, enceinte au moment des faits, a accouché de sa seconde fille quelques mois plus tard. Quant aux malfaiteurs, ils s'en sont tirés avec un butin d'environ 10.000 euros en ordinateurs portables et tablettes numériques.

Les candidats à l'élection présidentielle s'étaient emparés du drame à quelques jours du premier tour, Nicolas Sarkozy évoquant un "assassinat" et François Hollande un "crime odieux" tandis que Marine Le Pen dénonçait "la culture du laxisme". Le ministre de l'Intérieur Claude Guéant était venu à Chambéry décorer la victime de la Légion d'honneur à titre posthume tandis qu'une minute de silence avait été observée dans tous les commissariats de France.

L'enquête s'était d'abord focalisée sur la voiture des malfaiteurs, retrouvée brûlée peu après les faits à Décines-Charpieu, dans la banlieue lyonnaise, avec une fausse plaque d'immatriculation. En recensant des infractions impliquant ce type de véhicule, les enquêteurs recensaient une série d'excès de vitesse, vols ou tentatives de vols commis en Suisse, dans le Doubs, en Saône-et-Loire ou dans le Territoire de Belfort. Une équipe de quatre malfaiteurs était alors identifiée, l'ADN de l'un d'entre eux étant retrouvé sur une pince coupante abandonnée sur les lieux du drame. Les investigations téléphoniques confirmaient les soupçons.

Une amie des suspects racontait les avoir entendus s'invectiver au lendemain des faits, l'un d'entre eux criant: "Pourquoi t'as reculé? Tu lui as foncé dedans au +deck+ (policier, NDLR). Il est mort. On va tous en prendre pour 20 ans". Quatre suspects, tous déjà condamnés à de multiples reprises, étaient interpellés et mis en examen en juin et décembre 2012. Tous niaient leur implication dans la mort de Cédric Pappatico.

Un cinquième homme était enfin identifié et interpellé en Tunisie en décembre 2013 après la délivrance d'un mandat d'arrêt international. Non extradable car de nationalité tunisienne, il a été libéré sous contrôle judiciaire en février 2015. Tous les accusés sont jugés pour "vol avec violence ayant entraîné la mort", ce qui dispense la cour d'identifier le conducteur du 4X4 pour se prononcer sur la culpabilité.

"C'est habile de la part du parquet", admet Me Yves Sauvayre, avocat d'un accusé. Mais il y aura quand même "un débat factuel sur qui conduisait la voiture" pour déterminer le quantum de la peine, souligne-t-il. "Est-ce qu'on a la certitude d'avoir les coupables?", s'interroge pour sa part Me Cataldi. "Le parquet va devoir faire une démonstration millimétrique".

 

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