Procès en appel de Jawad Bendaoud : ses pires déclarations en première instance

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La rédaction de France-Soir
Publié le 21 novembre 2018 - 10:58
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Jawad Bendaoud à la sortie de la cour d'assises de Bobigny le 25 avril 2018
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© Alain JOCARD / AFP/Archives
Jawad Bendaoud comparaît en appel dès ce mercredi.
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Jawad Bendaoud comparaît à partir de ce mercredi devant la cour d'appel de Paris, accusé d'avoir logé en connaissance de cause les terroristes du 13 novembre 2015. Acquitté en première instance, il s'était fait remarquer par ses déclarations étranges et hors de propos.

Son procès en appel s'ouvre ce mercredi et devra durer jusqu'au 21 décembre. Jawad Bendaoud, 32 ans, comparaît de nouveau pour "recel de malfaiteurs terroristes", ayant fourni l'appartement où Abdelhamid Abaaoud et Chakib Akrouh s'étaient repliés, à Saint-Denis (Seine-Saint-Denis) après les attentats du 13 novembre. Les deux hommes y ont été abattus le 18 novembre dans l'assaut des policiers du Raid. En première instance, le tribunal a estimé qu'il n'était pas possible de prouver que Jawad Bendaoud savait que les hommes qu'il hébergeait étaient des terroristes.

Mais ce qui avait marqué le premier procès était l'attitude totalement désinvolte de l'accusé qui, lors des premiers jours avait enchaîné les réponses lunaires aux questions de la cour, le faisant apparaître comme un personnage totalement inconséquent, prêtant parfois à rire malgré la gravité des accusations.

Le deuxième jour du procès, Jawad Bendaoud avait par exemple surpris en justifiant son ignorance de la nature exact des personnes qu'il logeait en expliquant: "Non mais franchement vous pensez vraiment que si j’avais su que j’avais des terroristes à la maison, je serais rentré tranquillou chez moi comme je l’ai fait ce soir là, petit sandwich Escalope-Boursin et petit film Netflix?" Mais c'est le troisième jour du procès que celui qui avait tout de même passé 27 mois en détention provisoire avait enchaîné les saillies douteuses: "Je leur achète à manger, y a pas un jour où ils ont pas leurs Granola, leurs Pépito, leurs gâteaux préférés" en parlant de ses enfants, "j'ai jamais été un maquereau. J'ai loué des apparts à des prostituées mais je suis pas proxénète" en parlant de ses activités, ou "je m’en souviendrai toute ma vie quand il y a eu l’explosion au Stade de France, on était dans le quartier, un pote venait d’acheter la dernière Toyota Yaris, on dansait sur «Les Magnolias» de Claude François" ,en parlant du 13 novembre 2015.

Voir aussi: Jawad Bendaoud placé en garde à vue pour outrages et détention de stupéfiants

Mais c'est peut-être en se lamentant sur l'impact de l'affaire sur sa vie future que Jawad Bendaoud avait sidéré l'assemblée: "Je suis fini. Je fais quoi dehors? Qui va m'embaucher? J'avais pour projet d'ouvrir un nouveau point de vente de cocaïne. Qui va vouloir s'associer avec moi?".

Au quatrième jour de son procès, Jawad Bendaoud ira même jusqu'à se bagarrer avec l'un de ses co-accusés, Mohamed Soumah, ce qui avait entraîné l'interruption de la séance.

Difficile de savoir si le comportement de l'accusé changera lors de son second procès. Mais depuis son premier acquittement, la vie de celui qui a gagné une certaine forme de notoriété a continué son cours chaotique. Il retournera d'ailleurs à la cour d'appel du tribunal de Paris deux semaines seulement après l'avoir quittée, ayant été condamné mercredi 4 à un an de prison avec sursis pour avoir violenté et menacé son ex-compagne.

Lors du premier procès en janvier et février, l'accusation avait demandé quatre ans de prison ferme contre Jawad Bendaoud. Il se retrouvera une nouvelle fois dans le box des accusés aux côtés de Mohamed Soumah, condamné à cinq ans de prison pour "recel de malfaiteurs terroristes", et Youssef Aït Boulahcen, condamné à quatre ans dont un avec sursis pour "non-dénonciation de crime".

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