Procès Lionnet : l'accusé apostrophe sa compagne et l'accuse du meurtre

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Par Martine PAUWELS - Londres (AFP)
Publié le 20 avril 2018 - 21:28
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Catherine Devallonne, mère de la jeune fille au pair française Sophie Lionnet tuée à Londres arrive au procès des meurtriers présumés le 16 avril 2018 dans la capitale britannique.
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© Tolga AKMEN / AFP
Catherine Devallonne, mère de la jeune fille au pair française Sophie Lionnet tuée à Londres arrive au procès des meurtriers présumés le 16 avril 2018 dans la capitale britannique.
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Ouissem Medouni a accusé vendredi sa compagne d'avoir tué Sophie Lionnet en plongeant sa tête dans l'eau de leur baignoire, l'apostrophant devant la cour criminelle de Londres où ils sont poursuivis pour le meurtre de cette jeune fille au pair française.

"C'est toi qui l'as fait ! Tu as mis sa tête dans l'eau !", a dit d'une voix sonore le Français de 40 ans en s'adressant à Sabrina Kouider, de cinq ans sa cadette, avant de se faire rappeler à l'ordre par le juge.

"C'est une femme très forte, elle en est capable", a-t-il dit en anglais.

Selon Ouissem Medouni, Sophie Lionnet est morte dans la nuit du 18 au 19 septembre 2017 à la suite d'un interrogatoire partiellement filmé que sa compagne avait poursuivi seule après qu'il était allé se coucher, dans leur logement du sud-ouest londonien.

Ils pensaient que la victime de 21 ans avait comploté avec un des anciens compagnons de Sabrina Kouider et père d'un de ses deux garçons, le fondateur du boys band Boyzone Mark Walton, pour droguer et abuser sexuellement de la famille.

Son cadavre carbonisé avait été retrouvé par les pompiers, le 20 septembre, dans le jardin des accusés.

Ouissem Medouni a reconnu avoir "mis un peu la pression" sur Sophie Lionnet en la questionnant avec l'intention, selon lui, de remettre l'enregistrement à la police.

Mais il a catégoriquement démenti les accusations de l'avocat de Sabrina Kouider, Icah Paert, lui imputant la responsabilité de la mort de la jeune fille.

"Non, non, non", a-t-il répondu à plusieurs reprises aux affirmations selon lesquelles il avait perdu son calme, frappé et torturé la victime. "Je ne me suis jamais emporté. Je n'arrête pas de le répéter".

- "Mauvaises décisions" -

Si l'accusé avait dans un premier temps reconnu, dans une déclaration écrite en janvier, avoir tué Sophie Lionnet par accident, après lui avoir asséné un coup et l'avoir immergée à plusieurs reprises dans le bain, c'était pour "protéger (s)a famille", à la demande de Sabrina Kouider, a-t-il expliqué.

Quand "je sortirais, nous serions tous de nouveau réunis", a-t-il précisé.

Ouissem Medouni était revenu sur ses aveux quelques jours avant l'ouverture du procès le 19 mars.

"J'ai stupidement signé ce document", a-t-il dit. "Je ne suis pas un assassin. Je n'ai pas fait de mal à Sophie".

Les deux accusés plaident non coupables pour le chef d'accusation de meurtre. Ils ont en revanche plaidé coupables d'entrave à la justice pour avoir tenté de se "débarrasser" du corps "en le brûlant".

Ouissem Medouni a seulement reconnu avoir enchaîné les mauvaises décisions dans cette affaire, comme le fait de ne pas avoir prévenu la police au moment d'une agression physique de Sophie Lionnet par sa compagne en juillet 2017 ou de ne pas lui avoir acheté de billet de retour en France.

"Je suis responsable de ce qui s'est passé parce que j'aurais pu l'arrêter. (...) C'était la plus grosse erreur de ma vie", a-t-il déploré.

"Il y a beaucoup de très mauvaises décisions, n'est-ce pas ?" qui "ne vous ressemblent pas", a raillé le procureur Richard Horwell dans un contre-interrogatoire de l'accusé.

"Je suggère que votre implication va beaucoup plus loin", lui a-t-il dit, estimant que Sophie Lionnet avait notamment été empêchée de rentrer chez elle faute d'avoir été payée par ses employeurs.

"J'aurais dû la protéger davantage", a admis Ouissem Medouni, nerveux et parfois hésitant dans ses réponses. Son audition se poursuivra lundi.

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