Procès Neyret : quatre ans de prison, dont 18 mois avec sursis, requis contre l'ancien policier
Une peine de quatre ans de prison, dont 18 mois avec sursis, a été requise ce lundi 23 à l'encontre de l'ancien numéro 2 de la police judiciaire lyonnaise Michel Neyret, qui comparaît depuis début mai pour "corruption" devant le tribunal correctionnel de Paris.
La justice le soupçonne d'avoir fourni des informations confidentielles à des membres du milieu lyonnais, présentés comme des "indics", en échange d'avantages, de cadeaux et d'argent liquide, et d'avoir prélevé sa dîme sur des saisies de stupéfiants pour rétribuer des informateurs.
"Ce procès n'est pas celui de la PJ, mais celui d'une philosophie, d'un système qui est celui de Michel Neyret", a expliqué dans ses réquisitions la procureure Aude Duret. "Et ce système peut se résumer ainsi: la fin justifie les moyens", a ajouté sa consoeur, la procureure Annabelle Philippe.
"C'est (aussi) l'histoire d'un grand flic qui est un électron libre agissant avec un sentiment de toute puissance. C'est (encore) l'histoire des relations sulfureuses entre un policier et ses informateurs (...) l'histoire d'une frontière (policier-informateurs) qui à force d'être floue devient poreuse", a ajouté la dernière magistrate.
Au terme de quatre heures de réquisitions, les deux représentantes du ministère public ont également réclamé des peines de 5 ans de prison ferme avec délivrance d'un mandat d'arrêt à l'encontre de deux membres présumés du milieu considérés comme les corrupteurs de M. Neyret et actuellement en fuite, Stéphane Alzraa et Gilles Benichou, avec 250.000 euros d'amende pour le premier et 100.000 pour le second.
Une peine de 2 mois avec sursis a en outre été requise contre un autre escroc présumé, Cyril Astruc, pour avoir bénéficié d'informations confidentielles fournies par le policier.
Contre les trois subordonnés de M. Neyret, soupçonnés de l'avoir aidé à rémunérer des informateurs en détournant des scellés de drogue, le parquet a requis des peines avec sursis: 10 mois contre le commandant Gilles Guillotin, 8 mois contre le commissaire Christophe Gavat et 6 mois contre le capitaine Jean-Paul Marty.
Les procureures ont requis une peine de 12 mois avec sursis contre l'épouse de M. Neyret, Nicole, pour avoir profité des largesses des indics de son mari. Enfin, 10.000 euros d'amende ont été réclamés contre l'avocat lyonnais David Metaxas pour trois violations du secret de l'enquête et de l'instruction.
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