Recel de 271 œuvres de Picasso : le procès en appel a commencé
Le procès en appel d'un ex-électricien, Pierre Le Guennec, et son épouse Danielle, condamnés en 2015 à deux ans de prison avec sursis pour le recel de 271 œuvres de Picasso, a débuté ce lundi 31 à Aix-en-Provence. La cour d'appel examine de nouveau l'affaire de ces retraités de Mouans-Sartoux (Alpes-Maritimes), qui avaient entreposé des oeuvres du maître durant quarante ans dans leur garage. M. et Mme Le Guennec ont été reconnus coupables en mars 2015 de "recel de biens provenant d'un vol" par le tribunal de Grasse.
L'électricien, qui avait travaillé pour Picasso entre 1970 et 1973, soutient que les 271 œuvres, qui datent de 1900 à 1932, empilées dans un carton durant quarante ans, sont un cadeau de Jacqueline Picasso, dernière épouse de l'artiste, offert en 1971 ou 1972 dans son mas de Mougins, en remerciement de leur dévouement. "On est des gens honnêtes", avait plaidé le couple en décidant de faire appel de leur condamnation.
Les oeuvres, non signées ni inventoriées au moment du décès du peintre en 1973, avaient refait surface lorsque M. Le Guennec s'était présenté à Claude Picasso afin d'en faire authentifier 180 ainsi qu'un carnet de 91 dessins. Les héritiers avaient aussitôt porté plainte. Durant le procès en première instance, les témoignages de proches et d'experts de Picasso ont tous convergé pour détruire la thèse d'un don. D'autant, ont fait valoir ses héritiers, que Pablo Picasso avait l'habitude de dédicacer et signer les oeuvres qu'il offrait et qu'il n'en donnait jamais une telle quantité.
L'enquête n'avait toutefois pas permis d'établir formellement l'identité de l'auteur du ou des vols. Le tribunal avait décidé de remettre les oeuvres au fils de l'artiste, Claude Ruiz-Picasso, représentant les six héritiers au procès. Le ministère public avait requis cinq ans de prison avec sursis à l'encontre du couple estimant que les époux septuagénaires avaient porté préjudice à "la confiance" et à "la mémoire" de Pablo Picasso. Pour le procureur Laurent Robert, Pierre le Guennec a été un pion manipulé par des marchands d'art véreux, tentant d'écouler des œuvres initialement volées par son cousin "Nounours", ex-chauffeur de Picasso. Le parquet avait également fait appel.
L'audience lundi devant la Cour d'appel est prévue sur une journée. Les prévenus encourent une peine maximale de cinq ans de prison et 375.000 euros d’amende ou la moitié de la valeur des biens recelés.
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