Rennes : une mère jugée pour le meurtre de sa fille handicapée

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RT
Publié le 14 septembre 2015 - 11:42
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Au procès.
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©Fayolle Pascal/Sipa
Jugée pour le meurtre de sa fille, Laurence Naït-Kaoudjt encourt la réclusion criminelle à perpétuité.
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Le procès d'une mère de 49 ans s'ouvre ce lundi devant les assises de l'Ille-et-Villaine pour le meurtre de sa fille handicapée de 8 ans, commis en août 2010. Elle lui avait administré des neuroleptiques avant de l'étrangler avec une écharpe et avait ensuite tenté de se suicider en absorbant des médicaments et en s'ouvrant les veines.

A Rennes, une femme de 49 ans comparaît à partir de ce lundi 14 devant les assises de l'Ille-et-Villaine pour le meurtre de sa fille handicapée de 8 ans, en août 2010. Elle lui avait administré des neuroleptiques avant de l'étrangler avec une écharpe. Elle avait ensuite tenté de se suicider, en vain. Elle encourt la réclusion criminelle à perpétuité.

Tout a commencé à déraper en juin 2010, raconte Le Figaro. Cette année-là, Laurence Naït-Kaoudjt décide de s'installer au bord de la mer, à Saint Malo, avec sa fille Méline âgée de 8 ans, handicapée motrice et cérébrale depuis sa naissance. S'en suit une histoire de litige avec l'agence immobilière et des problèmes de travaux qui mettent la famille dans l'embarras financier. Laurence Naït-Kaoudjt commence à "perdre pied". Les choses empirent début août, quand la petite Méline tombe la tête la première sur le sol en ciment. La fillette est hospitalisée et sa mère, qui craignait déjà qu'elle soit admise dans un centre médico-éducatif, a peur que des séquelles neurologiques ne s'ajoutent à son handicap. 

Le 22 août, Laurence Naït-Kaoudjt et sa mère, Simone, se rendent à la messe avec Méline. La journée se déroule sans encombre. Le soir, Laurence Naït-Kaoudjt et sa fille se couchent tôt tandis que Simone part se promener. A son retour à la maison, elle trouve deux enveloppes. Sur la première est écrit: "Maman pardonne-moi, Laurence qui t'aime. Nano est belle et digne sur son lit".  À l'intérieur se trouve un court billet dans lequel elle explique qu'elle a voulu mourir avec sa fille: "Je choisis librement de partir avec ma fille Méline pour faire le grand voyage, ce choix je l'avais fait depuis longtemps... notre histoire se termine ainsi". La seconde enveloppe contient un testament. Etonnament, Simone attend le lendemain matin pour se rendre dans la chambre de sa fille et petite-fille.

Elle trouve alors Méline, étendue sur son lit, joliment vêtue, les mains sur la poitrine ornée d'une croix. Laurence Naït-Kaoudjt, quant à elle, est au bord du malaise. Malgré tout, Simone attend encore une-demi heure pour alter les secours. Elle expliquera plus tard au juge s'être comportée de la sorte car sa fille lui avait fait part à plusieurs reprises de son désir de "partir" avec Méline. Placée en garde à vue après le meutre, Laurence Naït-Kaoudjt a avoué avoir administré des neuroleptiques à sa fille avant de l'étrangler. Elle a également expliqué avoir tenté de se suicider plusieurs fois dans la nuit du drame, en absorbant des médicaments, en s'étranglant avec une écharpe, en s'étouffant avec un sac plastique, puis en s'ouvrant les veines.

Alors que son procès démarre ce lundi, les deux psychiatres sollicités sont divisés sur son cas. D'après le premier, l'accusée souffre d'une psychose maniaco-dépressive qui a provoqué son délire et elle n'est pas responsable de ses actes. Le second en revanche considère qu'elle a tué sa fille "en toute lucidité". Le juge a donc désigné un collège de deux experts pour trancher. Ces derniers optent pour un "épuisement psychique" et "physique" de la mère et envisagent l'hypothèse d'un "suicide altruiste", perpétré avec une "légère altération" du discernement.

 

 

 

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