Revenge Porn : malgré le renforcement juridique, les images de "porno vengeur" s'échangent toujours massivement

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La rédaction de FranceSoir.fr
Publié le 09 novembre 2017 - 18:04
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Une vaste plateforme internet de pédopornographie, utilisée aussi pour commettre des abus sexuels su
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© THOMAS COEX / AFP/Archives
Les sites anonymes de "revenge porn" sont complexes à contrôler.
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Les législations semblent prendre la mesure du phénomène du "revenge porn", mais l'arsenal juridique semble encore impuissant face aux sites proposant à des anonymes de s'échanger de manière éphémère et sécurisée des photos d'anciennes petites amies. L'une de ces plateformes en particulier retient l'attention.

Plusieurs pays, et notamment les Etats-Unis, ont décidé de se doter de législation particulièrement dure pour faire face au "revenge porn", soit la publication de contenus sexuels pour se venger d'un ancien partenaire (et plus précisément "une ancienne" partenaire). Même certains réseaux sociaux, qui proscrivent tous la pratique, se lancent dans cette bataille, à l'image de Facebook qui a initié une procédure, pour le moins étrange, de communication préventive des photos pouvant se retrouver diffusées.

Et si certains sites Internet font le commerce étrange de proposer des images et vidéos garanties 100% "revenge porn" (comme le site SeeMyGF –"regarde ma copine"), la masse du revenge porn passe encore par des sites "amateurs", la vengeance ne se doublant pas de la recherche du profit. Et si les réseaux sociaux établis prennent les choses en main, d'autres sites garantissant l'anonymat fleurissent encore. Un en particulier continue de s'afficher facilement bien loin des méandres du "dark web", le web non recensé par les moteurs de recherche: Anonymous Image Board, ou "Anon-ib" pour les initiés.

Le site en question est un "imagebpoard", soit un site à l'aspect très simple se présentant comme un forum dédié à la publication d'images. Très aisé d'utilisation, anonyme (il n'est pas nécessaire de s'enregistrer et les échanges sont en principe sécurisés), il fonctionne selon les mêmes bases que les pionniers de ce type de site que sont le japonais "2chan" ou l'américain "4chan", tous les deux dédiés à la culture populaire, aux mangas, aux animaux ou à la pornographie "classique" (avec de nombreux débordements émaillant l'histoire de ces sites).

Mais sur Anon-ib, les usages sont plus précis. Les différentes catégories du site sont, outre les mots-clés classiques du porno, les 50 Etats américains et 22 pays dont la France. Dans ces catégories, des clichés localisés garantis comme étant du "revenge porn" soit des images intimes diffusées sans le consentement de la personne représentée.

Plus glauque encore: conformément à l'esprit du site, les utilisateurs interagissent entre eux. Ils s'échangent des photos et se lancent également dans des identifications précises de photos érotiques ou pornographiques pour identifier (et diffuser) le nom de la personne, son école, ou sa promotion. Les photos ainsi identifiées avec exactitude sont appelées par cette étrange communauté des "wins" (des "victoires" en français) qui servent de monnaie d'échange entre les membres du forum.

Un spécialiste cité par le journal américain le New York Post explique que la recherche des diffuseurs de photos sur le site est d'une grande complexité car Anon-ib est comme "une scène avec 50 niveaux de rideaux, et chaque fois que vous retirez un rideau, vous devez courir et chercher la corde pour tirer le rideau suivant" rendant l'identification impossible.

Cynisme des exploitants de la plateforme, ou concepteurs dépassés par la vague de "revenge porn", le site interdit dans ses règles d'utilisation les diffusions de photos de mineures (ce que certaines jeunes filles semblent pourtant être, présentées parfois explicitement comme étant au lycée) et les "détails personnels"… qui sont pourtant la base du contenu du site.

Le gestionnaire du site, qui serait basé au Panama, exploitait jusque-là son audience (environ 50.000 visiteurs uniques par jour) en monnayant cette audience via une régie publicitaire basée à Barcelone, ExoClick, qui rémunérait, toujours selon le journal américain, pas moins de 1.500 dollars par jour pour placer ses publicités sur le site. La régie a finalement annoncé qu'elle ne collaborerait plus avec Anon-ib qui continue d'afficher quelques rares bandeaux publicitaires vantant les mérites d'obscurs stimulants sexuels.

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