Royaume-Uni : un enfant de 10 ans questionné par la police après une faute d'anglais
Il a eu le malheur de confondre "terrorist house" et "terraced house". Au Royaume-Uni, dans le Lancashire (nord-est), un enfant musulman de dix ans a été interrogé par la police pour avoir écrit qu'il vivait dans une "maison terroriste" dans un devoir d'anglais, rapporte ce mercredi 20 janvier la BBC. Il voulait en fait parler de "maison mitoyenne".
Ayant repéré cette phrase sur le devoir de l'enfant, l'enseignant affolé a alerté la police. Dès le lendemain, les forces de l'ordre se sont rendus au domicile du petit garçon et ont fouillé l'ordinateur familial.
"J'ai d'abord cru à une blague", a déclaré sa cousine à la BBC. "Si l'enseignant avait une inquiétude à se faire, c'est au sujet de son orthographe", a-t-elle ajouté, avant de poursuivre: "vous pouvez imaginer ce genre de situation se produire avec un homme âgé d'une trentaine d'années mais pas avec un jeune enfant. Un enfant ne devrait pas avoir à subir ça". Depuis ce malheureux incident, qui a eu lieu le 7 décembre, le petit garçon "n'ose plus écrire, ni se servir de son imagination".
Une plainte a été déposée et l'école n'a pas osé faire de commentaire sur le sujet.
Depuis juillet, les enseignants britanniques ont pour obligation de déclarer toute attitude extrémiste dans le cadre de la législation antiterroriste.
Très inquiet des risques de dérives, Miqdaad Versi, le secrétaire général adjoint du Conseil des musulmans du Royaume-Uni (MCB), assure avoir déjà entendu parler d'une douzaine de cas similaires. "Nous avons peur que des individus qui vivent normalement soient vus plus comme des terroristes potentiels que des étudiants", explique-t-il à la BBC.
Si le ministère de l'Intérieur n'a publié aucune donnée quant au nombre de personnes signalées par leurs professeurs, depuis la fin du mois d'octobre, 1.355 mineurs étaient concernés contre 466 lors des douze mois précédents, note la BBC.
En septembre 2014, un adolescent de 14 ans avait déjà été interrogé par les services de protection de l'enfance sur d'éventuels liens avec Daech pour avoir employé le terme "éco-terroriste" lors d'un cours de français où il était question d'écologie et de l'usage de la violence pour défendre la cause verte.
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