Seine-Saint-Denis : 4 policiers en garde à vue, soupçonnés de viol en réunion

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La rédaction de FranceSoir.fr avec AFP
Publié le 04 février 2017 - 18:59
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Un policier en uniforme.
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©Charles Platiau/Reuters
Les images de vidéosurveillance montrent un des policiers donner un coup de matraque au niveau des fesses du jeune homme interpellé.
©Charles Platiau/Reuters
Quatre policiers, qui ont procédé à "l'interpellation musclée" d'un jeune homme d'une vingtaine d'années à Aulnay-sous-Bois, sont soupçonnés de viol en réunion. Selon le témoignage de la victime, l'un des policiers aurait introduit une matraque dans son anus. Le jeune homme est toujours hospitalisé et les médecins lui ont prescrit une ITT de 60 jours.

Soupçonnés d'avoir gravement blessé à coups de matraque un jeune homme lors de son interpellation, quatre policiers d'Aulnay-sous-Bois (Seine-Saint-Denis) sont en garde à vue depuis jeudi 2, visés par des accusations de "viol en réunion" d'une "extrême gravité", a estimé ce samedi 4 le ministre de l'Intérieur, Bruno Le Roux.

Selon une source proche de l'enquête, confirmant une information du Parisien, le jeune homme d'une vingtaine d'années aurait fait l'objet d'une "interpellation musclée" jeudi vers 17h, au cœur de la cité des 3.000, après un contrôle d'identité qui a dégénéré.

La scène, filmée par la vidéosurveillance de la police municipale, montre notamment un policier "porter un coup de matraque horizontal au niveau des fesses" du jeune homme, après que son "pantalon a glissé tout seul", selon cette même source.

A son arrivée au commissariat d'Aulnay-sous-Bois, "un saignement est constaté au niveau des fesses et les pompiers sont appelés", a relaté une source policière à l'AFP.

Transporté à l'hôpital Robert Ballanger d'Aulnay, le jeune homme est examiné par un médecin qui diagnostique "une plaie longitudinale du canal anal" et une "section du muscle sphinctérien", et lui prescrit 60 jours d'interruption totale de travail (ITT), selon la source proche de l'enquête. Ce samedi, le jeune homme était toujours hospitalisé. Selon ses déclarations, l'un des policiers lui aurait introduit sa matraque dans l'anus lors de son interpellation, sur la voie publique.

Le parquet de Bobigny a donc décidé d'ouvrir une enquête pour "viol en réunion par personnes dépositaires de l'autorité publique", confiée à l'Inspection générale de la police nationale (IGPN). Mais, au vu de l'avancée de l'enquête, les faits pourraient être requalifiés en "violences en réunion par personnes dépositaires de l'autorité publique", selon une source policière.

Les quatre policiers, qui nient les accusations, ont vu leur garde à vue prolongée de 24 heures. Dans un communiqué, le ministre de l'Intérieur Bruno Le Roux a dit "souhaiter que toute la lumière soit faite sur les accusations d'une extrême gravité portées à l'encontre de ces fonctionnaires".

"L'enquête, et notamment l’exploitation des images du dispositif de vidéo protection de la ville, ainsi que celles qui auraient été tournées par plusieurs témoins, permettra à la justice d'établir la vérité des faits", a-t-il ajouté.

"S'il était avéré que les règles déontologiques, éthiques et de droit n'ont pas été scrupuleusement respectées, des sanctions adaptées seront évidemment prises", annonce le ministre de l'Intérieur.

"La Ville d’Aulnay-sous-Bois, sa municipalité ainsi que ses habitants sont choqués", a de son côté réagi le maire LR de la commune, Bruno Beschizza, réclamant "que cette enquête se fasse au plus vite et de manière transparente".

Début janvier, six mois de prison avec sursis avaient été requis dans une autre affaire contre un policier municipal de Drancy (Seine-Saint-Denis), accusé d'avoir violenté avec sa matraque un homme de 27 ans lors d'une interpellation mouvementée en 2015.

Le certificat médical établi cette nuit-là avait attesté d'une "pénétration". Le tribunal doit rendre sa décision le 20 février.

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