Au tribunal pour avoir transformé le rond-point en "pote âgé"

Auteur(s)
France-Soir
Publié le 20 janvier 2020 - 14:26
Mis à jour le 22 janvier 2020 - 11:10
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Potager sur un rond-point
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Facebook/Groupe Gilets jaunes Hauteville
Les gilets jaunes du Plateau d'Hauteville accusés de dégradation de bien public
Facebook/Groupe Gilets jaunes Hauteville
Un maire fort marri a avoué préfèrer les fleurs aux tomates et courgettes. Un gilet jaune doit donc comparaître devant le tribunal pour avoir créé un mini-potager sur un rond-point. L’affaire fait grand bruit au Plateau d’Hauteville, dans l’Ain.
 
C’est effectivement la mésaventure qui arrive à un gilet jaune de cette commune de 4800 âmes nichée sur les hauteurs de la plaine de l’Ain. Le 29 janvier prochain, la procédure de composition pénale pourrait le condamner à une amende, à un stage de citoyenneté ou à des travaux d’intérêt général (fleurir la commune par exemple ?) pour avoir planté un beau mini potager sur un rond-point. A moins que l’affaire n’aille encore plus loin, devant le tribunal de grande instance!
 
 
Le potager a tenu une nuit 
 
Depuis le printemps, une quinzaine de gilets jaunes locaux du Plateau d’Hauteville avaient pris l’habitude de se retrouver tous les vendredis soir sur un rond-point non aménagé, dans la plus pure tradition du mouvement. C’est ici qu’est née l’idée de planter des tomates, des courgettes et des salades, et de profiter de légumes frais l’été venu… 
 
Le projet a été vite enterré. Dès le lendemain, les plants étaient arrachés et les gilets jaunes découvraient qu’une plainte avait été déposée en gendarmerie pour «dégradation de bien public». Adieu légumes frais, bonjour les ennuis judiciaires, voilà l’homme identifié comme le principal planteur entendu par les gendarmes, devant lesquels il avoue son terrible méfait. Et quelques mois plus tard, il reçoit donc sa convocation devant le tribunal. 
 
Les fleurs se font attendre 
 
Interrogé par le journal régional Le Progrès la semaine dernière, le maire de cette commune nouvelle a expliqué avoir «voulu arrêter l’escalade qui se profilait et je ne voulais pas voir se reproduire ce qui se passait sur d’autres ronds-ponts avec construction de cabanes et entretien permanent d’un feu». Et Philippe Emin d’en profiter pour expliquer que «nous préparions le fleurissement du rond-point et j’ai fait enlever les plants pour installer des fleurs». Certes, elles semblent mettre un peu de temps à pousser sur les hauteurs de la plaine de l’Ain, le rond-point est toujours vierge de toute plantation. 
 
De leur côté les gilets jaunes locaux ont répliqué par une intervention bruyante, mais non dénuée d’humour, lors des traditionnels vœux du maire. Le 17 janvier, ils ont réclamé en chanson et en poèmes le retrait de la plainte à l’encontre de leur «pote âgé». «Savez-vous planter les choux à la mode à la mode? On les plante sur les ronds-points, à la mode de chez nous». 
 

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