Toulouse : elle refuse de changer de prénom, elle se fait virer
L'histoire peut en surprendre plus d'un et pour cause: Marion, une jeune toulousaine de 27 ans a été remerciée par la PME chez qui elle était en formation depuis plusieurs semaines en raison… de son prénom. Tout commence en mars dernier lorsqu'elle répond à une offre de Pôle Emploi. "J'ai commencé par du travail intérimaire au mois de mars et au bout de trois semaines, j'ai enchaîné sur une action de formation préalable à l'emploi (AFPR). C'est là que ça s'est gâté", a-t-elle raconté à la Dépêche du Midi avant d'ajouter: "M. L., le patron, m'a demandé de changer mon prénom en Marie parce que des clients pourraient me confondre avec une autre Marion qui travaille dans le même service".
De là, les choses s'accélèrent: la jeune femme reçoit un email de sa direction qui lui exige de changer de prénom avant d'être convoquée à un entretien au cours duquel la direction lui fait un ultimatum: soit elle s'appelle Marie, soit elle quitte l'entreprise. "J'ai protesté, après tout un nom de famille, ça sert à distinguer les prénoms. Soit le patron prend ses clients pour des abrutis; soit c'est un prétexte parce qu'il n'a jamais envisagé de me proposer un contrat".
Du côté de l'employeur, le motif de licenciement est clair: "problème d'identité au sein de la société. Deux même prénoms non voulus par la direction". Pour lui, il n'y pas de discrimination. "C'est une pratique courante dans le secteur commercial, on prend des pseudonymes. Nous sommes une toute petite société et la confusion entre les deux Marion s'était déjà produite. Les clients devaient pouvoir les distinguer", s'est défendu l'ex-patron de Marion.
Son supérieur a également confié qu'une autre raison l'avait poussé à se séparer de Marion. "Elle était aux 35 heures dans le cadre de sa formation et nous, on travaille 39 heures. Ça a coincé au niveau des horaires", a-t-il notamment expliqué, provoquant au passage la colère de Marion. "Je n'avais aucun problème avec les horaires. Il y a juste un jour où j'ai demandé de terminer plus tôt pour un rendez-vous chez l'opticien. Sinon j'aurais été bien contente de travailler 39 heures par semaine, j'aurais gagné plus d'argent", a-t-elle expliqué de son côté.
Désormais, la jeune femme, qui se retrouve sur le banc des demandeurs d'emploi, n'a aucun recours. Sans contrat, elle ne peut faire valoir ses droits.
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