Toulouse : ils appellent leur enfant Jihad, le prénom signalé au procureur

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La rédaction de FranceSoir.fr
Publié le 21 octobre 2017 - 12:49
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La consigne de coucher les bébés sur le dos s'accompagne parfois d'un aplatissement de leur tête. A
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© JOEL SAGET / AFP/Archives
La justice peut refuser un prénom si celui-ci est contraire à l'intérêt de l'enfant.
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Un couple de Haute-Garonne, heureux parents depuis début août, ont choisi de nommer leur fils Jihad. Un prénom qui a sans surprise interpellé à l’état civil et qui a été signalé au procureur de la République. La justice devra donc définir si un tel nom peut nuire à l’intérêt de l’enfant, cas qui s’est déjà présenté par le passé.

Est-il légal d’appeler son enfant Jihad? C’est en tout cas le choix qu’a fait un couple de jeunes parents vivant à Léguevin (Haute-Garonne). Un prénom qui sans surprise a provoqué un début de polémique dans le contexte actuel d’attaques terroristes menées par des groupes "djihadistes".

L’enfant est né le 2 août dernier à Toulouse, c’est donc dans cette vile que ses parents l'ont déclaré à l’état civil, rapporte le site actu.fr. Le prénom a été enregistré, mais son originalité a retenu l’attention de l’officier d’état civil. Celui-ci n’a pas le pouvoir de refuser le prénom, mais il peut transmettre ses réserves via un signalement au procureur de la République. Celui-ci peut ensuite saisir le juge aux affaires familiales qui peut demander la suppression du prénom sur les registres de l'état civil. Ce sera donc à la justice de définir si ce prénom est autorisé.

Il est important de noter que si le terme "jihad" (ou djihad) évoque aujourd’hui la "guerres sainte" que prétendent mener plusieurs groupes islamistes radicaux au premier rang desquels l’Etat islamique, ce n’est pas le sens premier de ce mot. Son étymologie en fait un synonyme de "lutte", mais dans le sens de l’effort et de l’abnégation et non dans celui de la violence.

Il n’en reste pas moins que le choix de ce prénom soulève des interrogations légitimes. La justice peut en effet refuser l’octroi d’un prénom si celui-ci nuit à l’intérêt de l’enfant. La question est donc de savoir si le petit Jihad subira un préjudice du fait de son patronyme.

L’appréciation en la matière se fait forcément au cas par cas. Titeuf, Fraise ou les jumeaux Joyeux et Patriste ont ainsi été refusés. En revanche, le cas de Jihad ne devrait pas poser de problème. Si le prénom est relativement rare, le cas s’est déjà présenté et la justice n’avait pas obligé les parents à changer le prénom.

A noter que si des parents refusent de se soumettre à une décision de justice et à choisir un autre prénom, le juge peut en octroyer un lui-même. 

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