Trafic de Subutex : 2 ans de prison avec sursis pour un médecin

Accusé d'avoir alimenté un trafic de Subutex (un substitut à l'héroïne, NDLR) un médecin a été condamné ce lundi à deux ans de prison avec sursis et deux ans d'interdiction d'exercer. En deux ans et demi, il aurait prescrit plus de 25.000 boîtes de Subutex à 285 patients héroïnomanes.

Ses prescriptions étaient bien trop nombreuses pour passer inaperçues. Accusé d'avoir alimenté un trafic de Subutex (un substitut à l'héroïne, NDLR), Jacques Furlan, médecin généraliste en Moselle et ancien maire de la ville de Hombourg-Haut, a été condamné ce lundi à deux ans de prisons avec sursis et deux ans d'interdiction d'exercer à compter du jugement. Une peine qui vient s'ajouter aux deux années passées sans exercer depuis sa mise en examen en 2013. Le médecin devra également payer 50.000 euros d’amende et rembourser 150.000 euros à la Sécurité sociale pour réparer en partie le préjudice subi par l'organisme estimé à 500.000 euros. En deux ans et demi, entre mars 2011 et avril 2013, il aurait ainsi prescrit plus de 25.000 boîtes de Subutex à 285 patients héroïnomanes.

Alors que la peine prononcée est beaucoup plus clémente que ce qu'avait requis la procureur de la République, Marion Freitag, à son encontre, le Dr Furlan a aussitôt annoncé son intention de faire appel de sa condamnation à l'annonce du jugement du tribunal correctionnel de Sarreguemines. Lors de l'audience, fin novembre, trois ans de prison dont un ferme, une amende de 50.000 euros et une interdiction d'exercer son métier à vie avait été requis contre le sexagénaire.

Pour la justice, sa faculté à délivrer facilement du Subutex relève de l'escroquerie d'autant que ce médicament est devenu l'objet d'importants trafics depuis de nombreuses années. Pour justifier ses prescriptions, l'accusé avait fait valoir son incapacité à surveiller de près chaque patient. "Je ne peux pas mener moi-même un enquête", avait-il déclaré assurant n'avoir "jamais eu (…) une intention de frauder la Sécurité sociale". "On veut que je serve d'exemple et que les autres médecins aient peur et ne prescrivent plus de Subutex", avait-il déploré. En parallèle, Jean-Louis Baudouin, le pharmacien qui comparaissait à ses côtés a été relaxé.