Un CRS en cour d'assises pour avoir exigé des faveurs sexuelles après avoir verbalisé des automobilistes
C’est à partir de ce lundi 21 que comparaît devant les assises des Yvelines un CRS de 38 ans. Celui-ci est en effet accusé d’avoir usé de sa position pour avoir exigé de la part de conductrices verbalisées des faveurs sexuelles. Les faits se seraient déroulés entre 2011 et 2013 sur les communes de Nanterre et Vaucresson dans les Hauts-de-Seine, ou Morainvilliers et Louveciennes dans les Yvelines.
Le scandale éclate en août 2013. Une femme de 35 ans, Stéphanie, journaliste de profession, se fait contrôler par le fonctionnaire alors qu’elle est à bord de son Alfa Roméo. Le CRS fait stationner le véhicule devant le Novotel d’Orgeval avant de relever une série d’infractions, en l’occurrence des pneus lisses et… un enfant mal attaché dans le véhicule. Montant de l’amende dressée: 270 euros. Invitée à se rendre au véhicule du CRS, la femme y découvre le fonctionnaire pantalon baissé, en pleine exhibition. Ce dernier lui laisse entendre que ces quelques amendes, sans doute abusives, pourraient être effacées si la conductrice se laisser aller à lui prodiguer quelques faveurs. Cette dernière refuse, annonçant qu’elle préfère payer et rentre chez elle, à Saint-Cloud (Hauts-de-Seine). Elle constate cependant que le CRS l’a suivi et décide de porter plainte.
Le fonctionnaire indélicat, qui a reconnu les faits, a été suspendu. Mais l’enquête va mettre en lumière des cas qui se sont beaucoup plus mal finis, et dont l’homme va être suspecté.
L’Inspection générale de la police nationale (IGPN) va en effet découvrir dans le casier du CRS des copies de papiers d’identité appartenant à plusieurs femmes contrôlées. Une dizaine en tout. Entendues par les enquêteurs, une femme accuse l’homme de l’avoir violée à deux reprises, six autres l’accuseront "d’agressions sexuelles". La plupart ont été contrôlées, parfois en état d’ébriété, à la sortie d’une boîte de nuit du secteur, et le CRS aurait alors pratiqué son manège habituel de verbalisation, puis de chantage sexuel contre leur effacement.
Le policier nie les faits, et devra s’en expliquer devant ses juges après trois ans de détention provisoire.
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